30 septembre 2023
Hommage à la famille Eckert
Noailles (Oise)
En cette journée de septembre, sous un beau soleil et une chaleur estivale, un hommage a été rendu pour saluer la mémoire de M. Robert Eckert, de Marthe, sa femme, et de sa famille.
En effet, au cours de la Seconde Guerre mondiale, cette famille prit d’énormes risques en hébergeant, pendant des périodes plus ou moins longues, de nombreux aviateurs alliés recherchés par l’ennemi. Il était donc important pour notre Association de rappeler leur engagement et leur courage face à l’occupant nazi et au régime de Vichy. Leur ferme, sise rue Mignon, servit de refuge pour de nombreux aviateurs alliés qui combattaient, souvent au prix du plus grand sacrifice, pour le retour de la Liberté dans notre pays.
Robert Eckert
Yvette Eckert, fille aînée de Robert et Marthe Eckert nous a fait le grand honneur de sa présence malgré son grand âge. Elle avait 10 ans à l’époque et garde toujours aujourd’hui en mémoire le souvenir de ces intrépides aviateurs recueillis par ses parents.
Au cours de cette belle journée, il était également formidable de compter parmi nous Glenda Gray et Jane Cooper. Leurs grands-pères, les 2nd Lt Glenn Camp et 2nd Lt Jarvis Cooper, pilote et navigateur au sein du même équipage, firent partie des aviateurs américains hébergés par la famille Eckert pendant plus d’un mois, de fin janvier à début mars 1944. Leur destin fut lié jusqu’à la fin de la guerre. Il était tout à fait exceptionnel de voir leurs deux petites-filles réunies pour la toute première fois au cours de cette journée d’hommage.
Glenda Gray et Jane Cooper
Des membres de l’Association N’Oublie Pas 44 venus avec leurs Jeeps d’époque étaient présents tout comme d’autres de l’Association Jericho 44.
La première partie de la cérémonie a donc débuté dans la cour de la ferme par la présentation des personnes présentes.
Puis l’ensemble de l’assistance s’est dirigé dans la rue afin de procéder au dévoilement de la plaque apposée sur le porche de la ferme, pavoisé pour l’occasion des drapeaux britannique français, et américain.
C’est à Jane, Glenda et Yvette, particulièrement submergée par l’émotion, qu’est revenu l’honneur de faire apparaître la plaque commémorative.
qui combattaient au sein d’unités intégrées dans la Royal Air Force.
18 noms d’aviateurs sont gravés sur la plaque mais davantage ont été hébergés chez la famille Eckert mais nous ignorons leurs noms, certains ne séjournant parfois que quelques heures.
L’assistance a ensuite été conviée à regagner la cour de la ferme pour la suite des discours.
Le rôle exemplaire de Robert Eckert et de sa famille qui hébergèrent tant d’aviateurs alliés a été longuement évoqué.
Robert Eckert avait été fait prisonnier au cours de la Campagne de France en 1940. En 1942, les Allemands décidèrent de libérer ceux qui appartenaient au Services de Santé. Robert Eckert se fit passer pour tel puis, démobilisé quelques temps après, il rentra chez lui à Noailles.
C’était la sombre période de l’Occupation. L’ennemi était omniprésent dans le bourg de Noailles. Robert Eckert, homme tranquille et discret à la silhouette robuste, avait été désigné délégué communal agricole. Toutes les semaines, un officier allemand venait à la ferme pour le rencontrer et s’occuper des réquisitions et prélèvements opérés chez les différents fermiers du secteur.
Le premier aviateur recueilli arriva un soir d’août 1943 avec André Buchon, le beau-frère de Robert Eckert. Ils étaient venus à vélo depuis Rumaisnil, dans la Somme. Cet aviateur s’avérait être le F/Sgt Ronald Dench, un pilote de chasse de la Royal Air Force. Il fut hébergé pendant environ deux mois chez la famille Eckert avant de poursuivre son évasion, parvenant à regagner l’Angleterre, via l’Espagne, en novembre 1943.
Robert Eckert, Ronald Dench et André Buchon.
Dès lors, Robert Eckert, sa femme et ses deux filles étaient plongés dans le grand bain de l’action clandestine et étaient affiliés à l’« Armée Secrète ». Un très jeune garçon d’origine juive leur fut aussi confié pendant toute la durée de la guerre afin de le protéger des persécutions.
Cette ferme de la famille Eckert va devenir un important maillon de la filière d’évasion Alsace créée dans l’Oise par Gilbert Thibault. De nombreux aviateurs tombés du ciel leur furent confiés. La ferme devint un refuge en attendant la poursuite de leur évasion sur le long chemin vers la Liberté. En ces temps de restrictions et de pénuries, il fallait trouver le moyen de les nourrir, de les vêtir, de leur trouver du tabac, de leur procurer de faux papiers d’identité et de faux certificats de travail. Les risques étaient énormes. La moindre imprudence pouvait s’avérer fatale. Les Allemands promettaient des récompenses à toute personne qui dénonçait la présence d’aviateurs.
Leurs protégés devaient rester confinés toute la journée et ne sortaient que le soir pour prendre un peu l’air. En attendant que la suite de leur évasion s’organise, ils occupaient leurs longues journées en jouant aux cartes avec les deux petites filles de la maison. Yvette se souvient particulièrement du 2nd Lt Jarvis Cooper à qui elle essayait d’apprendre quelques mots de français.
Les aviateurs arrivaient et repartaient souvent avec Pierre Chardeaux, membre du réseau Alsace, un vétérinaire de Beauvais qui possédait un laissez-passer ou bien avec Gilbert Thibault. Les départs s’effectuaient par groupes de 4 ou 5. C’était alors le moment des adieux et des remerciements en se promettant de se revoir après la Victoire. Tout se passait très vite, en moins de 10 minutes, de peur d’être pistés. Généralement les aviateurs gagnaient le secteur de Beauvais-Auneuil avant d’être convoyés à Paris. Remis ensuite à d’autres filières d’évasion, telles Comète, Bourgogne ou Shelburn, la plupart parvenaient à rejoindre l’Angleterre, via l’Espagne ou la Bretagne. D’autres furent malheureusement fait prisonniers dans les semaines qui suivirent.
Après quatre ans d’Occupation, l’heure de la Libération arriva. Dans l’immédiate après-guerre, Robert Eckert et sa famille, pour leur courageuse contribution et leur dévouement envers la cause alliée, furent justement reconnus par les gouvernements britannique, américain et français. Certains aviateurs leur rendirent visite au fil des années afin de les remercier personnellement.
Robert Eckert fut, pendant de longues années, le porte-drapeau de la section des anciens combattants de Noailles. Il est décédé en mars 1991, un an après sa femme.
La parole a ensuite été donnée à Glenda Gray, très honorée de rendre hommage à la famille Eckert en mémoire de sa bravoure, du sacrifice et de l’attention dont elle a fait preuve en hébergeant des aviateurs alliés.
A l'époque il y avait une petite fille qui s’était particulièrement liée d’amitié avec mon grand-père. Yvette Eckert, qui est parmi nous aujourd'hui, nous a parlé, à ma mère et moi, de ses souvenirs avec Glenn et du fait qu'il lui avait appris à jouer aux cartes. Quelque chose de si doux et de si normal au milieu d’une telle horreur nous a mis les larmes aux yeux lorsque nous en avons parlé. La famille Eckert a fait tout cela, sachant que cela signifiait une mort certaine aux mains des Nazis s’ils étaient surpris en train d’aider des aviateurs alliés. J’y pense souvent et j’aime penser que j’aurais été aussi courageuse et altruiste, mais on ne le sait jamais tant qu’on n’est pas dans cette situation ».
Très émue de se trouver à l’endroit même où son grand-père avait été caché, Jane Cooper a remercié la famille Eckert.
Quand je regarde le visage de mon petit garçon de deux ans, je vois mon grand-père. J’ai hâte de partager avec lui l’histoire de son arrière-grand-père, de revenir ici et lui inculquer les leçons de courage, de compassion et d’engagement que chacun ici incarne ».
De retour de captivité, en 1945, le 2nd Lt Jarvis H. Cooper entouré de la famille Eckert.
La parole est ensuite donnée à Gérard Eckert qui a remercié les personnes présentes venues honorer l’engagement de ses parents au cours de la Seconde Guerre mondiale.
« …La plaque commémorative représentera pour toujours une partie de l’histoire de Noailles sur le lieu où de nombreux aviateurs alliés, venus pour libérer la France, furent hébergés par mes parents d’août 1943 jusqu’à la Libération. En mon nom et au nom de tous les descendants, nous sommes très reconnaissants. Les personnes disparaissent mais la mémoire demeure ».
S’ensuivirent les hymnes nationaux.
Cette belle journée d’hommage s’est terminée par le partage du verre de l’amitié.
Jane et Glenda entourées de la famille Eckert
Glenda Gray, Jean-Marc Sauvage, Jane Cooper et Mickaël Eckert.
30 et 31 juillet 2023
Beauvais et Léglantiers (Oise)
Visite de Rosalind Brice, fille du F/S Colin A. ALT,
pilote ausralien du Vickers Wellington Mk II du Squadron 12 de la RAF
tombé dans la nuit du 2 au 3 septembre 1942
Copyright © 2023 - Association des Sauveteurs d'Aviateurs Alliés - Tous droits réservés -
Les 30 et 31 juillet, nous avons reçu Rosalind Brice et son mari Garth en provenance de Canberra (Australie). Etaient également présents leur cousin David accompagné de sa femme Dorothy (de Sydney).
Rosalind Brice est la fille du Flight/Sergeant Colin A. Alt, pilote australien du Vickers Wellington du Squadron 12 de la Royal Air Force tombé sur le territoire de la commune de Léglantiers dans la nuit du 2 au 3 septembre 1942. Il effectuait sa 13e mission.
L’équipage du Wellington # Z8529 PHU:
F/S Colin. A. ALT |
Pilote |
Australien |
Sgt William B. HOLLAND |
Navigateur |
Britannique |
Sgt John. I. M. LOGAN |
Observateur/bombardier |
Rhodésien |
F/S Francis E. MONCKTON |
Opérateur-radio |
Australien |
Sgt John. J. FOLEY |
Mitrailleur arrière |
Britannique |
Mission et destin de l'équipage :
Cette nuit-là, leur objectif, désigné par le Bomber Command, était la ville de Karlsruhe, en Allemagne, plaque tournante du trafic ferroviaire et un port important sur la rive orientale du Rhin.
Au retour de la mission, l'appareil fut attaqué par un chasseur de nuit allemand. Parvenu à échapper à l'ennemi et volant à basse altitude, une hélice du Welligton fut endommagée lorsqu'elle toucha la cime des arbres, le F/S Alt décida alors de poser en catastrophe son bombardier dans un champ (à proximité du bois de Léglantiers). L’appareil glissa au sol et la partie frontale vint se fracasser dans des arbres en lisière du champ. Le pilote perdit momentanément connaissance lors de l’impact. Après avoir repris conscience, il parvint à s’extraire du cockpit et découvrit le corps sans vie du F/S Francis Monckton enchevêtré dans la carcasse de l’avion. Il avait été tué sur le coup. Le Sgt John Logan survécut au crash. Il était conscient mais avait une jambe immobilisée à l’intérieur de sa tourelle. Le pilote, toujours dans un état second, tenta de le dégager mais ses efforts furent vains. William Holland, malgré une clavicule cassée, et John Foley parvinrent à s’extraire de la partie arrière de l’appareil et rejoignirent Colin Alt. L’appareil était sur le point de s’embraser. Les trois aviateurs n’eurent d’autres choix que de s’en éloigner et se dissimulèrent dans un renfoncement du bois. John Logan, âgé de 19 ans, trouva alors une mort horrible au milieu des flammes.
Livrés à eux-mêmes pendant plusieurs jours sans bénéficier d’une aide significative, les trois évadés tentèrent de se diriger vers le sud.
Le 10 septembre, parvenus dans le secteur de Sainte-Geneviève (à environ 40 km du lieu du crash), ils arrivèrent près d’une grange et décidèrent d’y passer la nuit. Environ 30 minutes plus tard, ils entendirent l’arrivée d’un camion. Six soldats allemands accompagnés d’un officier commencèrent à fouiller la grange. Les trois aviateurs furent découverts et capturés.
D'abord incarcérés sur une base aérienne (certainement celle de Beauvais-Tillé) puis à la caserne Agel, les trois aviateurs furent transférés à Paris. En octobre 1942, Colin Alt, William Holland et John Foley furent envoyés au Stalag VIII B (redésigné Stalag 344 en novembre 1943) près de Lamsdorf, (de nos jours Lambinowice, en Pologne). Fin janvier, début février 1945, en raison de l’avancée des troupes soviétiques, ils furent déplacés vers l’ouest, en Allemagne, d’abord au Stalag VIII A de Görlitz, puis au Stalag XI B de Fallingbostel où ils furent finalement libérés par l’Armée britannique le 16 avril 1945 après deux ans et demi de captivité.
-----------------------------------------------
A l'occasion d'un voyage en Europe, Rosalind et sa famille désiraient se rendre sur les lieux où son père était passé en 1942.
Leur visite a débuté dans le quartier Saint-Jean de Beauvais, à l'emplacement de l'ancienne caserne Agel où son père et ses deux compagnons d’équipage furent temporairement détenus après leur capture et avant leur transfert vers Paris. En raison d’un projet urbain de rénovation, cette caserne a été détruite à partir de 2003. Subsiste uniquement aujourd’hui une stèle en briques issues de la caserne, rappelant qu’elle était un lieu d’internement et de transit vers les camps de concentration pour de nombreux résistants.
Le lendemain, 31 juillet, à la nécropole nationale de Beauvais-Marissel, un hommage émouvant a été rendu aux deux membres de l’équipage qui ont péri : le F/S Francis E. Monckton (Australien) et le Sgt John. I. M. Logan (Rhodésien).
Au nom de son père, Rosalind prononça quelques mots : « Excusez-moi de ne pas vous avoir ramenés à la base - ceci relève de ma responsabilité et uniquement de la mienne….Je ne vous ai jamais oubliés et votre souvenir m’a habité depuis… Je vous demande pardon et j’exprime l’espoir que la vie dans l’au-delà (telle que je crois qu’elle existe) a été à votre avantage… »
Main sur le cœur, Rosalind, par une prière, a ensuite remercié Dieu pour le sacrifice fait pour leur pays et pour la paix qui a suivi. Une minute de silence a été observée puis des roses ont été placées devant chacune de leurs tombes.
La prochaine étape de la visite était le village de Léglantiers. Au pied de l’église, les descendants du pilote ont pu y rencontrer M. Charles Beaufrère, certainement l’un des derniers témoins se rappelant de l’avion abattu. Devant nos amis australiens très reconnaissants, il a évoqué ses souvenirs :
« J’avais 11 ans à ce moment-là. Nous habitions à La Neuville-Roy, un village voisin. Mon père était un passionné d’aviation. Il avait appris qu’un bombardier s’était écrasé près du bois de Léglantiers alors, dans les jours qui ont suivi, il m’a emmené avec lui pour voir l’épave. Je me souviens d’une partie du fuselage dans le champ mais je ne me rappelle pas avoir vu les ailes ni les moteurs. Les Allemands avaient déjà dû en retirer une partie lorsque nous sommes venus… »
Puis, nous avons pris la direction du lieu du crash, en lisière du bois de Léglantiers.
Tout comme la visite au cimetière militaire de Beauvais, ce pèlerinage sur le site du crash était un passage obligé pour Rosalind et sa famille. Sur place et sous leurs yeux ébahis, quelques petits débris de l’appareil ont rapidement été trouvés. Plus de 80 ans après, divers petits morceaux de métal du bombardier jonchent toujours le sous-bois. Parmi les pièces les plus significatives découvertes : un élément de l’altimètre, une boucle de parachute et une plaque provenant d’un régulateur d’oxygène. Autant de précieuses reliques que la famille du pilote ramènera en Australie.
Contemplant ces petits vestiges, Rosalind exprima ses pensées, les yeux rougis par l’émotion : « J’éprouve un sentiment mitigé de me retrouver ici. Mon père serait incrédule de savoir que nous sommes sur le lieu où se trouvent toujours des restes de son avion. Je ne suis pas triste mais je me sens profondément liée à la situation difficile à laquelle mon père a été confronté. Ma tristesse est pour les deux jeunes hommes de l’équipage qui n'ont pas survécu et pour la façon dont mon père a porté ce fardeau toute sa vie ».
Cette journée s’est terminée par la visite du Musée de l’Aviation de Beauvais-Warluis. Nos amis australiens ont pu y découvrir, parmi les collections exposées, différents éléments d’un Vickers Wellington dont un empennage avec sa structure si caractéristique.
14 et 15 septembre 2019
Léglantiers, Saint Just-en-Chaussée, Wavignies
Froissy et Beauvoir (Oise)
Visite des enfants du S/Sgt Louis I. WATTS
du Sgt William L. EDGE
et du Pvt Joseph J. HOULIHAN
Dans la matinée du 10 mai 1944, après avoir été touché par la Flak, le B-26 “Marauder” # 42-96058 du 394th Bomb Group de la 9th Air Force américaine s’écrasait sur le territoire de la commune de Léglantiers après une mission de bombardement sur les installations ferroviaires de Creil, cible hautement stratégique pour les Alliés à quelques mois du Débarquement tant espéré.
Les six membres de l’équipage parvinrent à se parachuter. Trois furent fait prisonniers peu après leur atterrissage. Les trois autres, le S/Sgt Louis I. Watts, le Sgt William L. Edge et le Pvt Joseph J. Houlihan bénéficièrent d’une aide spontanée de la part de la population du Plateau Picard.
En ce week-end du 14 et 15 septembre, nous avions le grand honneur d’accueillir les descendants de ces derniers pour une visite de deux jours sur les pas de leurs aïeux.
- Pour le S/Sgt Louis I. WATTS (opérateur-radio) : Vicki Olsen (sa fille) et Michael Watts (son fils), ce dernier accompagné de son épouse Lynnette, venus respectivement de l’Arkansas et du Missouri.
- Pour le Sgt William L. EDGE (navigateur/bombardier) : Bob Edge (son fils) accompagné de son épouse Gloria, Traci Abel (sa petite-fille) accompagnée de son époux Jeff et leurs deux filles Cydney et Jordan, de Géorgie.
- Pour le Pvt Joseph J. HOULIHAN (mitrailleur arrière) : Kathleen Argentina (sa fille) et son mari Eddy, Gregg (son petit-fils), Catherine (son arrière-petite-fille) et un couple d’amis, de Pennsylvanie.
Samedi 14 septembre
C’est à Léglantiers, sur le lieu du crash du B-26, que se déroula la première étape de la visite où nous étions rejoints par l’Association “N’Oublie Pas 44”et ses véhicules d’époque.
M. Legros, témoin du crash alors qu’il n’avait que 7 ans, nous expliqua ce qu’il avait vécu lors de cette matinée du 10 mai 1944. “…Je n’ai vu aucun parachute. L’avion a survolé le village à basse altitude avant de s’écraser ici. Au début, on pensait que c’était un appareil allemand…”
M. Legros, témoin du crash du B-26, avec la famille Edge
Des traductions ont été assurées tout au long du week-end pour les 15 membres des familles américaines.
Jeff Abel et sa fille Jordan examinent une pièce d’aluminium retrouvée à fleur de terre le jour-même.
Départ du convoi à destination de Saint Just-en-Chaussée.
où les trois aviateurs avaient atterri en parachute.
De gauche à droite : Michael Watts, Vicki Olsen, Kathleen Argentina et Bob Edge.
Louis Watts, Joseph Houlihan et William Edge furent hébergés, à partir du 3 juin 1944, rue de Paris à Saint Just-en-Chaussée, au domicile d’Yvonne Fossier, jeune maman d’une petite Paulette, et de son compagnon Paul Bègue. A l’époque, Lucien Bertin, jeune résistant de 17 ans, s’y trouvait également réfugié.
Louis Watts et Joseph Houlihan y restèrent jusqu’au 7 juin avant d’être transférés à Wavignies. Ils furent à ce moment définitivement séparés de William Edge pour qui le destin basculera quelques semaines plus tard...
Le 3 juillet 1944, suite à une dénonciation, la Gestapo et environ 300 soldats SS investissaient la localité. Ils cernèrent le bas de la rue de Paris et le domicile d’Yvonne Fossier où se trouvait toujours William Edge. Ce dernier et Paul Bègue s’enfermèrent dans un clapier pendant près de deux heures afin d’échapper à l’arrestation.
C’est alors qu’intervint leur voisine Suzanne Lequien. Elle eut l’audace et la bravoure d’extraire William Edge de la souricière en le cachant au fond d’un landau, avec la fille d’Yvonne Fossier, Paulette âgée de 18 mois, par-dessus. Au nez et à la barbe des Allemands, elle l’emmena alors en lieu sûr chez la sœur de Paul Bègue, un peu plus loin dans la même rue.
75 ans plus tard, c’est donc rue de Paris à Saint Just-en-Chaussée, étape incontournable de l’évasion des trois Américains, que nous avons emmenés leurs descendants pour des rencontres remplies d’émotion. En effet, Paulette (le bébé de l’époque), sa famille, ainsi que Lucien Bertin nous faisaient le grand honneur de leurs présences parmi de nombreuses autres familles françaises qui étaient venues en aide à ces aviateurs.
Paulette et Lucien Bertin.
Une petite surprise attendait toute l’assistance…
L’action héroïque de Suzanne Lequien exfiltrant William Edge fut reconstituée.
Intense moment d’émotion pour Bob Edge (ci-dessus) et sa fille Traci, (ci-dessous) qui ne put retenir ses larmes, en remerciant Paulette, héroïne involontaire qui permit à leur père et grand-père d’échapper aux Allemands. “Je n’en conserve évidemment aucun souvenir car je n’avais que 18 mois. C’est à ma maman et ses amis que doivent être adressées toutes les marques d’admiration…” déclarait timidement Paulette.
De g. à d. : Lucien Bertin, Kathleen Argentina, Paulette (Bègue),Michael Watts et sa sœur Vicki puis Bob Edge.
Cette visite rue de Paris se termina par une photo-souvenir avec toutes les personnes présentes…
La visite à Saint Just-en-Chaussée s’est poursuivie par une réception à l’Hôtel de ville où nous avons été reçus par M. Frans Desmedt, Vice-président du Conseil départemental de l’Oise et maire de la ville, entouré de ses conseillers municipaux.
Les véhicules militaires stationnés devant l’Hôtel de ville.
Souhaitant la bienvenue à l’importante délégation américaine, Frans Desmedt n’a pas manqué de rappeler les liens très forts qui unissent notre pays aux Etats-Unis et a souligné l’importance de l’engagement des Alliés venus sauver la France au prix de nombreux sacrifices. Puis ce fut un moment de partage autour du verre de l’amitié.
C’est à Wavignies que se poursuivait la journée. A proximité de l’ancien château incendié par les Allemands avant la Libération, les faits de résistance survenus dans le village ont été évoqués en présence d’André Renaux, maire du village. Antoinette Dhuyvetter, qui habitait la commune, hébergea Louis Watts et Joseph Houlihan du 7 au 28 juin 1944.
Tout le monde prit ensuite la direction du centre du village.
A l’ancienne maison d’Antoinette Dhuyvetter.
C’est dans la salle des fêtes que se terminait cette première journée de visites. M. André Renaux exprima toute sa fierté d’accueillir les familles américaines dans son village, rappelant le rôle prépondérant des Alliés pour la Libération de notre région et de la France.
André Renaux, maire de Wavignies.
Malgré toute sa modestie, Lucien Bertin fut également mis à l’honneur. Natif du village, son engagement dans la Résistance fut rappelé, notamment l’aide qu’il procura à deux aviateurs britanniques, Robert Hollocks et James Reid, seuls survivants du crash d’un Halifax du Squadron 578 de la RAF abattu à proximité dans la nuit du 12 au 13 juin 1944. Avec ses parents (son père était chef de gare à Wavignies), il n’hésita pas à les recueillir et les héberger avant qu’ils poursuivent avec succès leur évasion.
Cet accueil par la municipalité de Wavignies fut suivi du verre de l’amitié.
Les actions courageuses de Lucien Bertin ont été saluées.
Dimanche 15 septembre
Dans la matinée, c’est à Froissy que notre périple sur les pas des aviateurs s’est poursuivi.
Nous nous somme rendus aux ex-domiciles des familles Ropital et Boisselin où les propriétaires actuels nous ont chaleureusement accueillis.
De nombreux membres de ces deux familles nous attendaient. Ce fut une nouvelle fois très émouvant, aussi bien pour les familles françaises qu’américaines, de se rencontrer et de se retrouver tant d’années plus tard sur les lieux où leurs ancêtres avaient vécu et étaient venus en aide aux aviateurs. Malgré la barrière de la langue, elles ont pu échanger longuement, animées par un profond sentiment de gratitude réciproque.
Après être rentrés auprès de leurs familles aux Etats-Unis, Louis Watts, Joseph Houlihan et William Edge parlèrent rarement de la guerre. Par contre, ils se souvenaient beaucoup de leur épopée en France et n’avaient jamais oublié le dévouement des résistants qui les avaient secourus.
Un hommage aux parents des familles Boisselin et Ropital a ensuite été rendu par les familles américaines dans le cimetière communal.
en compagnie des familles Watts et Houlihan.
à son grand-père Joseph Houlihan ainsi qu’à Louis Watts.
devant le même mur de briques près duquel les aviateurs furent photographiés en mai 1944.
Dans l’après-midi nous avons pris la direction de Beauvoir, une étape qui concernait plus particulièrement le périple de l’aviateur William Edge jusqu’à son arrestation le 28 juillet 1944.
Avant de nous diriger à Beauvoir et ne désirant pas terminer notre périple par l’épisode le plus sombre du parcours de William Edge dans notre région, nous nous sommes rendus tout d’abord à proximité du bois des Moines, entre Bonvillers et Ansauvillers, sur le lieu où il vécut ses derniers moments de liberté.
Il était nécessaire pour la famille Edge de connaitre cette partie de l’histoire à l’endroit-même où les faits s’étaient déroulés.
mais aussi attristés d’apprendre les circonstances de l’arrestation.
Le village de Beauvoir fut l’ultime étape de notre visite. Nous avons été formidablement accueillis par un grand nombre de descendants des familles Le Mouel et Ménard, dans la maison qu’occupait jadis leur aïeul Joseph Le Mouel qui prit tant de risques en logeant des aviateurs. A l’arrière de la maison, sous les toits, les descendants de l’aviateur William Edge ont pu découvrir la “planque” éclairée par une simple petite fenêtre où il se dissimulait.
Quelle joie ce fut pour tous d’assister à cette rencontre entre les familles américaines, plus particulièrement pour la famille Edge et la famille Le Mouel/Ménard, exprimant toutes, les unes envers les autres et au-delà des générations, un grand sentiment de reconnaissance mutuelle.
Les familles Edge et Le Mouel/Ménard réunies pour une photo souvenir.
Ce week-end du souvenir se termina dans la salle des fêtes du village de Beauvoir où nous avons tous eu le plaisir d’être reçus par le maire, M. Laurent Tribout, et son équipe municipale.
Très honoré d’accueillir ces familles américaines, M. Tribout évoqua l’amitié qui unit depuis très longtemps la France et les Etats-Unis tout en soulignant l’aide apportée par ce pays pour nous libérer. “…Nous avons une histoire ensemble et avons également un futur ensemble… Face aux nouvelles générations, il est important d’avoir un devoir de mémoire par rapport aux sacrifices consentis par tant d’hommes de différents pays afin de sauver notre Liberté et combattre l’idéologie nazie… Je suis ravi de vivre ce moment de joie et de partage puisqu’il n’est pas fréquent d’avoir des Américains chez nous…”
Ce moment très sympathique fut suivi du verre de l’amitié plus que bienvenu par cette très chaude journée de fin d’été.
Ce week-end fantastique qui généra tant d’échanges et de partages prenait fin. Arriva bien trop vite le moment difficile de la séparation avec toutes ces familles. Nos amis américains allaient poursuivre, pour certains d’entre eux, leurs visites dans d’autres contrées de France pendant quelques jours encore.
De ces deux journées passées en leur compagnie restera le souvenir de très belles rencontres, source d’une grande amitié entre les descendants des familles américaines et les nombreux descendants de leurs sauveteurs à savoir les familles de Jean Boisselin, de Juste Desesquelles, d’Yvonne Fossier/Paul Bègue, de Joseph Le Mouel, d’Henri Ménard, de Bruno Radziminski, d’Eugène Ropital, sans oublier Lucien Bertin qui fut un témoin direct du séjour des aviateurs. Tous étaient si touchés mais aussi heureux d’avoir vécu ce week-end en mémoire de leurs ascendants qui, à la fois dans les airs ou au sein de la Résistance, avaient lutté contre le nazisme et pour la Liberté au cours de cette période obscure de notre Histoire.
8 mai 2022
Cérémonie en hommage à Gilbert Thibault
Auneuil (Oise)
"Je souhaite que le nom de Thibault et celui de son réseau "Alsace" figurent dans l'Histoire de l'Oise à la place qui leur revient".
Telle est la dernière phrase qu'écrivit en 1994 Henri Maigret, adjoint de Gilbert Thibault, dans son livre "Un réseau d'évasion dans l'Oise à Auneuil".
Ce souhait allait se réaliser en cette journée du 8 mai 2022 à Auneuil où Gilbert Thibault était venu s'installer en 1937.
Après une première rencontre en mai 2020 avec la famille de Gilbert Thibault et M. Hans Dekkers, maire d'Auneuil, celui-ci nous fit la promesse qu'un hommage en mémoire de Gilbert Thibault serait organisé à l'avenir dans sa commune. Malheureusement la crise sanitaire, et les nombreuses contraintes qui en découlèrent, retardèrent la poursuite du projet au cours des années 2020 et 2021.
Après ces longs mois d'incertitude, la promesse émise par M. Dekkers et son conseil municipal connaissait son aboutissement le 8 mai 2022. La mémoire de Gilbert Thibault et de son réseau d'évasion Alsace allaient être honorés.
Devant la mairie, la population se rassemblait autour des élus locaux et départementaux, d'officiers de la Délégation Militaire Départementale et de la Gendarmerie, des sapeurs-pompiers d'Auneuil, des Associations patriotiques et des membres de la famille de Gilbert Thibault.
Le long cortège, composé d'environ 250 personnes, mené par la fanfare BLV d'Aux Marais prenait ensuite la direction du cimetière où allait se dérouler les cérémonies d'hommage.
Après avoir pris place autour du monument aux morts, débutait la cérémonie de commémoration du 77ème anniversaire de la capitulation allemande de 1945.
Un hommage était aussi rendu sur les sépultures des sept soldats britanniques tombés le 30 août 1944 près d'Auneuil, lors des combats de la Libération à la ferme du "Point du Jour".
S'ensuivait la cérémonie officielle en hommage à Gilbert Thibault.
La stèle honorant sa mémoire fut d'abord dévoilée avant une succession de dépôts de gerbes par la famille de Gilbert Thibault, par le Souvenir Français, par l'ASAA-Oise, par Mme Nadège Lefèbvre, Présidente du Conseil Départemental de l'Oise conjointement avec M. Olivier Paccaud, sénateur, et par la municipalité.
Mme Yseult Desmedt (à droite), cousine de Gilbert Thibault dévoilant la stèle.
"...De jeunes hommes, dont beaucoup n'étaient guère que des enfants, se sont retrouvés au milieu d'une guerre, à des milliers de kilomètres de chez eux, dans un pays dont ils ne parlaient pas la langue, avec un avenir très incertain. En France, des médecins et des infirmières risquèrent leur propre vie et celle de leurs proches pour aider les autres. C'est grâce à la force et au courage incommensurables de personnes comme Mme Odette Sauvage, M. Gaston Legrand, Mme Geneviève Le Berre et M. Gilbert Thibault que nous sommes ici pour cet hommage aujourd'hui. Ces histoires de sacrifice, de gentillesse et de bravoure extrême face à une mort certaine m'ont profondément touchée et ont changé ma vie à jamais. Je suis tellement reconnaissante envers le peuple français et envers ces familles courageuses qui donnèrent tant d'eux-mêmes pour faire ce qui est juste et ce qui est humain face à d'aussi horribles atrocités..."
M. Hans Dekkers, maire d'Auneuil, prit à son tour la parole. Il évoqua comment naquit l'idée d'honorer la mémoire de Gilbert Thibault dans sa commune après avoir découvert son parcours. "Cette histoire ne m'avait pas laissé indifférent" confia-t-il. Peu d'habitants connaissaient en effet jusqu'à ce jour la véritable histoire de ce grand résistant. Il est vrai qu'au cours de la Seconde Guerre mondiale la discrétion prévalait et était une question de vie ou de mort. Par l'hommage rendu en ce 8 mai, M. Dekkers et l'ensemble de son conseil municipal ont concrétisé la promesse qui avait été faite à sa famille. Désormais le nom de Gilbert Thibault gravé sur la stèle contribuera à perpétuer son souvenir auprès de la jeune génération.
M. Hans Dekkers
Le sénateur Olivier Paccaud concluait cette cérémonie officielle par un discours toujours apprécié dont il a le secret.
M. Olivier Paccaud, sénateur de l'Oise
Clermont, Ully-Saint-Georges (Oise)
Visite des familles du 2nd Lt Glenn E. CAMP
et du S/Sgt Leonard F. BERGERON
Attendue avec impatience par tous les Clermontois, la suite du spectacle “Odette Sauvage, une Résistante” initié l’an dernier et réalisé par le Théâtre du Pressoir, était programmée le 31 août. Un projet auquel notre Association a prêté son concours, essentiellement pour la partie concernant l’aide aux aviateurs alliés.
En effet, au cours de la Seconde Guerre mondiale, Odette Sauvage hébergea dans sa petite maison de Clermont plus d’une vingtaine d’aviateurs alliés en compagnie de son ami Gaston Legrand et de son fils Edmond.
Edmond Sauvage, Odette Sauvage et Gaston Legrand
Ce projet n’avait pas manqué d’attirer l’attention de nos amis américains. Deux familles avaient aussitôt décidé de traverser l’Atlantique afin d’assister à cette représentation : les familles du 2nd Lt Glenn E. Camp et du S/Sgt Leonard F. Bergeron.
Le 2nd Lt Glenn Camp était le pilote du B-17 “Judy” tombé à Ully-Saint-Georges le 30 décembre 1943. Son évasion l’amena à séjourner chez Odette Sauvage pendant trois semaines en janvier 1944. Il fut malheureusement fait prisonnier par les Allemands quelques mois plus tard à bord d’un train près de la frontière espagnole.
Le S/Sgt Leonard F. Bergeron, mitrailleur à bord du B-17 # 42-31388 du 306th Bomb Group tombé sur le territoire de Campremy le 11 février 1944, fut hébergé pendant une semaine chez les Legrand-Sauvage. Le mois suivant, il parvint à regagner l’Angleterre grâce à la filière d’évasion Shelburn après avoir transité par Paris et la Bretagne.
2nd Lt Glenn E. CAMP S/Sgt Leonard F. BERGERON
Quelques jours auparavant, nous avons d’abord accueilli Cherrie, fille du 2nd Lt Glenn E. Camp, accompagnée de son mari Tom et de leur fille Glenda, en provenance du Texas et du Colorado. Nous nous sommes rendus dans le village d’Ully-Saint-Georges, village près duquel l’appareil s’était abattu. Accueillis par la municipalité, un hommage en toute intimité a été rendu devant la stèle érigée en 2011.
Arrivés du Connecticut, Stephen Bergeron (fils de Leonard Bergeron) et son épouse Sandra nous rejoignaient le lendemain. Les familles Camp et Bergeron se rencontraient pour la première fois, liées par cette histoire commune qui avaient vu leurs pères être hébergés 75 auparavant par Odette, mais pas à la même période.
Glenda Gray, Sandra et Stephen Bergeron, Cherrie et Tom Warren, devant l’ancienne crèmerie d’Odette à Clermont.
où étaient hébergés leurs pères.
Une exposition intitulée “Résistances d’hier et d’aujourd’hui”, à laquelle s’étaient associés les écoliers, collégiens et lycéens de la ville, retraçait la vie d’Odette Sauvage depuis son enfance jusqu’à l’après-guerre tout en évoquant également les différentes formes de Résistance des femmes et leurs combats d’aujourd’hui. Quelques panneaux sur la Résistance et la Libération de Clermont réalisés par notre Association complétaient cette exposition.
Pour la représentation, les rôles de trois aviateurs étaient mis en scène. Virginie Dupressoir, ayant pris quelques libertés avec la vérité historique (ils ne faisaient pas partie du même équipage), avait décidé de leur donner les noms de Glenn Camp, Leonard Bergeron et Russel Faulkiner.
Quelques heures avant le spectacle, une rencontre aussi improbable qu’insolite se produisait. Les deux familles américaines présentes ont pu faire connaissance avec les acteurs qui allaient incarner leurs pères et grand-père sur scène.
Cherrie Warren et sa fille Glenda en présence “Glenn”,“leur père et grand-père” !
Une grande émotion pour la famille de Glenn Camp. “Il ressemble beaucoup à mon grand-père !” s’exclama instantanément Glenda. De son côté, “Glenn” avoua que c’était pour lui une grande responsabilité de jouer pour la première fois le rôle de quelqu’un dont la famille était présente !
Stephen Bergeron en compagnie de son “père” Leonard !
Stephen était également ravi de rencontrer son “père” tout intimidé. “C’est drôle, il est bien plus jeune que moi !” dit-il dans un éclat de rire.
Les familles Bergeron et Camp réunies.
Sur l’esplanade de donjon dominant la ville et qui allait servir de décor au spectacle, techniciens et acteurs s’activaient pour les ultimes préparatifs.
Bientôt le soleil disparut à l’horizon, laissant place à la douceur d’une belle soirée d’été. Le public commençait à s’installer et bien vite il apparut évident que l’affluence allait dépasser le nombre escompté.
Qu’importe ! A la nuit tombée, tout le monde avait réussi à prendre place. La représentation avec ses acteurs professionnels et sa trentaine de figurants pouvait débuter… devant plus de 700 spectateurs !
Différents tableaux, parfois entrecoupés de flash-back, allaient se succéder avec projection d’un mapping.
Après s’être parachutés, les trois aviateurs sont secourus par la population.
Les aviateurs chez “Petite Mama” Odette.
Les visages d’Odette, d’Edmond et de Gaston.
Le chœur des résistantes.
Chez Odette !
Odette (à gauche, jouée par son arrière-arrière petite-fille) avec sa mère et sa sœur.
Préparé depuis plusieurs années, ce spectacle fut longuement applaudi. Le talent de Virginie et de sa troupe a une nouvelle fois été amplement salué par tous les spectateurs. Quel succès !
Quelle émotion ressentie aussi par nos amis américains en découvrant que le souvenir d’Odette, qui pris tant de risques à héberger les leurs au cours des heures sombres de notre Histoire, a été rappelé à travers ce spectacle. Bien des larmes ont coulé lorsqu’elles ont vu apparaître sur les murs les visages de leurs pères tout en appréciant la performance de l’ensemble des acteurs, en particulier ceux qui jouaient le rôle des aviateurs.
S’ensuivait un bal populaire au cours duquel les membres de l’Association “N’oublie pas 44” se sont joints au public, permettant à tous de replonger davantage encore dans l’ambiance de la Libération.