• Plage Bonaparte à Plouha (Côtes d'Armor) - Haut-lieu de la Résistance

  • Sacy-le-Grand (Oise) - Mémorial en souvenir du F/O H. H. MacKenzie (RCAF)

  • Supermarine LF Mk.Vb Spitfire EP120 - G-LFVB - (The Fighter Collection)

  • Le Cardonnois (Somme) - Stèle à la mémoire de l'équipage du Boeing B-17 #42-31325, 452nd Bomb Group

  • B-17G-85-VE 44-8846 - F-AZDX - (FTV)

 

13 septembre 2025

 

Cérémonie d’hommage à l’équipage du B-17F # 42-30674 "Destiny’s Tot"

95th Bomb. Group, 336th Bomb. Squadron

8th Air Force

 

Campremy (Oise)

 

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      C’est à proximité du lieu de crash du Boeing B-17F # 42-30674 « Destiny’s Tot » du 95th Bomb. Group, que s’est déroulée cette cérémonie afin de rendre hommage à son équipage.

     Ce bombardier fut abattu le 30 décembre 1943 au retour d’une mission de bombardement des industries chimiques et des installations portuaires de Ludwigshafen, en Allemagne.

     La stèle a été dévoilée par les élus de la Région Hauts-de-France, du Conseil Départemental de l’Oise et les représentants de la Communauté de Communes de l’Oise Picarde.

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     La cérémonie s’est poursuivie par le rappel des faits survenus lors de cette mission du 30 décembre 1943. Les 10 membres de l’équipage parvinrent à évacuer l’appareil en perdition avant qu’il ne s’écrase dans un champ, près du village. Tous survécurent. Sept parviendront à s’évader sous le couvert du réseau d’évasion Alsace implanté dans l’Oise, puis de Shelburn et aussi Bourgogne. Gravement blessés, trois seront fait prisonniers. Les noms des nombreuses familles de notre région qui ont porté assistance et hébergé les aviateurs évadés, aux prix d’énormes risques, ont été mentionnés.

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     Bien qu’avisés, les descendants des 2nd Lts Booher, Feingold et Tarkington n’ont pas été en mesure d’effectuer le voyage depuis les Etats-Unis pour assister à cette commémoration en mémoire de leurs pères. Cependant, de l’autre côté de l’Atlantique, leurs pensées étaient tournées vers nous en ce jour particulier.

     Des gerbes de fleurs ont été déposées au pied de la stèle puis s’ensuivirent les hymnes nationaux américain et français.

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     Cette magnifique journée s’est achevée à la salle des fêtes de Campremy autour du verre de l’amitié. Pour conclure, les élus du Département et de la Région ont pris tour à tour la parole, rappelant l’importance du devoir de mémoire, de se souvenir des aviateurs alliés venus de pays lointains qui ont combattu loin de chez eux, souvent au prix du plus grand sacrifice, afin que nous puissions vivre dans un pays libre.

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13 septembre 2025

 

Cérémonie en mémoire de l’équipage du B-17G # 42-31388

306th Bomb. Group, 423rd Bomb. Squadron

8th Air Force

 

Campremy (Oise)

 

                                                                                                        Copyright © 2025 - Association des Sauveteurs d'Aviateurs Alliés - Tous droits réservés -                                                                                                                     In English anglais 

  

     A l'initiative de la Région Hauts-de-France et de la Communauté de Communes de l'Oise Picarde, deux cérémonies ont été organisées sur le territoire de la commune de Campremy en mémoire de deux équipages de bombardiers américains tombés au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le premier hommage s'est déroulé à l’endroit même où, le 11 février 1944, le Boeing B-17G # 42-31388 du 306th Bomb. Group s’est écrasé au retour d’une mission de bombardement sur Francfort, en Allemagne.

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     Parmi les 10 membres de l’équipage, 6 parviendront à s’évader grâce à la Résistance française, 3 seront fait prisonniers. Seul le Sgt James Coleman perdra la vie. Il est toujours porté disparu à ce jour.

     Le Sgt Leonard Bergeron, mitrailleur à bord de l’appareil, fit partie des rescapés. Il fut pris en charge par la Résistance puis par le réseau d’évasion Shelburn. Il parvint à regagner l’Angleterre par voie maritime 5 semaines plus tard après avoir été hébergé dans l’Oise à Clermont et Creil, ensuite à Paris, puis en Bretagne.

     Au cours de cette cérémonie, nous avions le grand honneur de compter parmi nous ses descendants venus du Connecticut et de Floride. Stephen, son fils, Thomas et Kate, son petit-fils et sa petite-fille, accompagnés de leurs épouses et époux respectifs. Parmi nous également, Jean-Marc qui représentait sa grand-mère Odette Sauvage. Elle avait hébergé Leonard Bergeron à Clermont pendant une semaine.

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Les descendants du Sgt Leonard Bergeron.

     Cette cérémonie a débuté par une allocution de M. Commelin, maire du village. Après avoir chaleureusement remercié de leur présence la famille Bergeron, il déclara :

     « Ce n’est pas sans une certaine émotion que je vous reçois sur notre territoire afin de retracer une page de notre Histoire et surtout rendre hommage à ceux qui sont venus combattre à nos côtés pour défendre nos valeurs, notre liberté… Nous nous devons de rendre hommage à tous ces jeunes soldats venus combattre à nos côtés pour défendre notre Liberté qui, aujourd’hui plus que jamais, nous est très chère.

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     Nous avons aussi le devoir de transmettre cette histoire aux plus jeunes, leur apporter la réalité de la guerre, leur rappeler les souffrances endurées mais aussi leur montrer la force du courage et de l’espérance. C’est par cette mémoire vivante que nous pourrons bâtir un avenir de paix et de fraternité.

     Cette mission de transmission est d’autant plus essentielle que le monde connait encore aujourd’hui des conflits. Notamment aux portes de l’Europe, entre l’Ukraine et la Russie, comme au Proche-Orient entre Israéliens et Palestiniens. Des populations vivent toujours la douleur de la guerre. Ces drames nous rappellent que la paix reste fragile et qu’elle doit être défendue chaque jour.

     Je conclurais en vous disant qu’il faut bien connaitre son passé, ne pas l’oublier, le transmettre pour tenter d’éviter de reproduire les mêmes erreurs ».

     Thomas et sa sœur Kate ont ensuite dévoilés la stèle rendant hommage à l’équipage dans lequel figurait leur grand-père.

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     La mission du 11 février 1944 et le destin de l’équipage ont ensuite été retracés par notre Association. Les noms des familles de la région qui vinrent en aide aux évadés ont été énumérés.

     Puis Thomas Bergeron a pris la parole à son tour :

     « Merci à tous d'être ici aujourd'hui pour rendre hommage aux aviateurs des forces alliées qui sont tombés du ciel ici il y a si longtemps. Leur courage et leur sacrifice pour la liberté du peuple français n'ont d'égal que celui des citoyens de l'Oise qui ont risqué leur vie pour sauver les libérateurs. Je suis la preuve vivante du courage et de la gentillesse du peuple français. Leonard Bergeron, mon grand-père, a été abattu et accueilli à bras ouverts par Odette Sauvage et cette communauté. Il a ensuite été caché des Allemands pendant plusieurs semaines et a finalement rejoint les forces américaines en Grande-Bretagne.

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     Après la guerre, mon grand-père a eu 8 enfants, 10 petits-enfants et 16 arrière-petits-enfants, menant une vie pleine et heureuse. Ce sont 34 vies qui n'auraient jamais existé sans le courage dont a fait preuve votre communauté.

     Ma famille est éternellement reconnaissante envers le peuple français et vous tous ici présents aujourd'hui pour avoir préservé ce pan de l'histoire qui ne sera jamais oublié.

     Merci, que Dieu bénisse l'Amérique et vive la France ».

     S’ensuivirent le dépôt de gerbes auprès de la stèle suivi de la sonnerie aux morts et la minute de silence... 

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.........puis les hymnes nationaux américain et français. 

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    A l’issue de cette cérémonie, l’ensemble de l’assistance s’est dirigé vers le lieu de crash d’un autre Boeing-B-17 tombé sur le territoire de Campremy le 30 décembre 1943.

     Pour conclure cette journée au cours de laquelle ont été dévoilés trois stèles à Thieux et Campremy, tout le monde s'est réuni à la salle des fêtes de Campremy pour un moment convivial. Les élus du Département et de la Région ont pris tour à tour la parole, rappelant l’importance du devoir de mémoire, de se souvenir des aviateurs alliés venus de pays lointains qui ont combattu loin de chez eux, souvent au prix du plus grand sacrifice, afin que nous puissions vivre dans un pays libre.

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7 juin 2025

 

Cérémonie d’hommage à l’équipage du Halifax LK840,

en présence de descendants du Sgt William S. Sharratt.

 

Quinquempoix (Oise)

 

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     Nous avons eu le plaisir d’accueillir les descendants du Sgt William Stanley Sharratt, à savoir son fils John et ses petits-fils Mark, Derek et Ross.

     Venus de différentes régions d’Ecosse, ils ont pu découvrir, tout au long de cette journée, les différents lieux où leur aïeul avait été hébergé après qu’il se soit parachuté du bombardier Halifax LK840 dans la nuit du 22 au 23 juin 1944. S’ils savaient qu’il avait été capturé et qu’il avait été envoyé au camp de concentration de Buchenwald puis au Stalag Luft III, ils ignoraient totalement comment ils avaient été auparavant secouru et hébergé par les résistants dans l’Oise. « Notre grand-père na jamais parlé de la guerre. Nous n’avons jamais su ce qui lui était réellement arrivé. expliqua Mark.

     Dans la matinée, la visite a débuté au château de La Borde, à Sains-Morainvillers où nous avons été chaleureusement accueillis. A l’époque il appartenait au Comte Jacques de Baynast et son épouse Colette qui était la sœur cadette de l’illustre futur Maréchal Leclerc. Ce fut pour William Sharratt l’avant-dernier lieu où il fut hébergé. Ravis de rencontrer ses descendants, Mme de Colnet (la petite-fille des de Baynast) et son mari nous ont fait visiter ce lieu chargé d’Histoire où de nombreux aviateurs alliés et de résistants ont été hébergés.

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     S’ensuivie une cérémonie officielle en hommage aux quatre membres de l’équipage qui reposent dans le cimetière de Quinquempoix. Quelques véhicules militaires d’époque étaient présents

     Au milieu des nombreuses autorités présentes et de porte-drapeaux, toute l’assistance, se rassemblait à l’entrée du cimetière avant de se diriger, au son d’une marche militaire, auprès des tombes. La cérémonie protocolaire pouvait débuter.

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M. Alain Baudin, maire de Quinquempoix, prit la parole, très honoré et fier d’accueillir la famille Sharratt particulièrement émue dans son village. Puis fut retracé l’historique de cette mission fatidique, les circonstances du crash et le destin des sept membres de l’équipage du Halifax par l’ASAA-Oise.

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     Ensuite Mark Sharratt, très ému, évoqua la vie de son grand-père, son discours étant traduit par notre ami Franck.

« Le 23 juin 1944, mon grand-père a fait partie de ceux qui ont été chanceux. Il a survécu et malgré un périple très effrayant, aidé initialement par la Résistance française puis, après être passé par le camp de concentration de Buchenwald, il a pu retrouver la liberté et rentrer au pays. A l’époque, sa petite amie (qui allait devenir ma grand-mère) ne reçut aucune nouvelle pendant 6 mois et présumait que mon grand-père était mort au combat. Je peux simplement imaginer son soulagement quand elle a finalement reçu un courrier de la Croix-Rouge stipulant qu’il était sauf mais prisonnier au Stalag Luft III. Peu après la guerre, ils se sont mariés et ont eu deux fils : John, mon père, et Ian qui a ensuite émigré en Australie. Pendant une vingtaine d’années, ils ont regardé leurs enfants grandir et devenir de jeunes hommes. Mon grand-père a eu une vie très heureuse et travaillait comme policier dans les villages du Lancashire. Mon père, en vacances, a rencontré un jour une très jolie écossaise. Ils sont tombés amoureux. Elle est devenue sa femme… et donc ma mère. Mon grand-père aimait emmener ma grand-mère chaque dimanche dans la campagne. Un certain dimanche de 1972, il s’est penché sur elle et lui a dit ‘J’aimerais tellement avoir des petits-enfants’. Malheureusement, en 1973, au cours du mariage d’un ami, il a succombé à une attaque cardiaque à l’âge de 56 ans. Il n’a donc jamais rencontré ses cinq petits-fils. Je suis le premier d’entre eux, né en 1974. Cela signifie tellement pour moi, tout comme pour mes frères Derek et Ross ainsi que Craig qui ne peut être présent aujourd’hui, d’être invités et accueillis ici et de partager l’histoire et l’aventure de mon grand-père. Je pense aussi à mon père qui n’avait que 26 ans lorsque mon grand-père est décédé. Et nous sommes ici, plus de 50 ans après, à commémorer sa vie et le destin de ses membres d’équipage. Ma grand-mère est décédée à l’âge de 102 ans. Lorsqu’elle a disparu, il y a trois ans, cette génération est partie et c’est ce qui a motivé mes frères et moi d’essayer d’en découvrir davantage sur la vie de mon grand-père. Nous avons d’abord visité le Stalag Luft III, en Pologne, et, là-bas, le directeur du Musée nous a parlé de l’expérience de mon grand-père au camp de concentration de Buchenwald. A ce moment-là, nous avons découvert à quel point il était proche de la mort. Il fut l’un des 168 aviateurs qui devaient être exécutés dans la semaine. Ils ont été sauvés par un Colonel de la Luftwaffe qui, heureusement, n’aimait pas les SS et les camps de concentration. Il a fait en sorte que les aviateurs soient transférés au Stalag Luft III.

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Lors de ma visite du Musée, j’ai fait une petite vidéo que j’ai postée, pour ma famille, sur YouTube. Ensuite, deux historiens français ont envoyé un message : ‘Vous êtes les petits-fils de William Sharratt. Aimeriez-vous connaître son aventure en France ?’

Nous sommes donc ravis et honorés d'être ici pour découvrir la partie cachée de l'histoire de notre grand-père pendant la guerre.

Je voudrais remercier Franck et Dominique pour leurs recherches, le maire et le comité d'organisation de Quinquempoix pour cette cérémonie et, au nom de mon grand-père, tout le peuple français, qui s'est si bien occupé de lui avec gentillesse et compassion et qui l’a soutenu dans son périple vers la Liberté. Merci beaucoup ».

     Puis M. Denis Pype (conseiller régional des Hauts-de-France) et Mme Nicole Cordier (conseillère départementale), M. Olivier Paccaud, sénateur, et Mme Claire Marais-Beuil, députée, se sont tour à tour exprimés. Ils ont évoqué le rôle essentiel, et parfois oublié, des aviateurs alliés, venus souvent de pays lointains, qui ont fait le sacrifice de leur vie afin que nous puissions vivre libres tout en rappelant à chacun de se souvenir du passé et de rester vigilant face aux nouvelles menaces qui grondent, de nos jours, en Europe.

     Des gerbes de fleurs ont été successivement déposées sur les tombes des quatre membres de l’équipage. Après la sonnerie aux morts et la minute de silence, ont retenti les hymnes nationaux du Canada, de Grande-Bretagne et de la France.

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Derek, ancien soldat de l’Armée britannique,

portait les médailles militaires décernées à son grand-père.

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     Cette cérémonie s’est achevée par un moment de convivialité et d’échanges à la mairie du village. Une exposition, préparée par la municipalité, était présentée.

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     En début d’après-midi, la visite s’est poursuivie à Wavignies où nous avons été accueillis par le maire, M. André Renaux. Le château où fut hébergé William Sharratt par la famille Vincenot a été détruit avant la fuite des Allemands en 1944. Ne subsistent que quelques vestiges du mur d’enceinte et des pilasses ornées de motifs.

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En 2010, la rue « Henri Vincenot » fut inaugurée.

     Puis direction Ansauvillers où le maire, M. Dominique Dufresnes, nous a accompagnés. Avec l’aimable autorisation de la propriétaire actuelle, visiblement très émue d’apprendre qu’un aviateur avait été hébergé chez elle, nous avons pu visiter la maison où résidait la famille Hennon pendant la guerre. Entourés de hauts-murs en briques, le grand jardin pouvait certainement permettre à William Sharratt de « prendre l’air » à l’abri des regards indiscrets. A l’emplacement présumé où il fut photographié en juillet 1944, une photo a été reproduite avec ses descendants.

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Ansauvillers

     Attendus par M Philippe Gheeraert, maire de Le Mesnil-Saint-Firmin, nous nous sommes rendus à l’endroit où William Sharratt fut capturé. L’école par elle-même n’existe plus de nos jours. La salle de classe est devenue une habitation. Grâce à une habitante du village venue avec d’anciennes photos de classes, nous avons pu découvrir le visage de l’institutrice, Christiane Cauvel, au milieu de ses élèves.

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La famille Sharrat devant l’ancienne école avec M. Philippe Gheeraert.

     Cette magnifique journée s’est terminée par un retour à Quinquempoix selon le souhait de la famille Sharratt, d’abord de nouveau dans le cimetière puis à proximité du lieu du crash du Halifax.

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13 septembre 2025

 

Cérémonie d’hommage à l’équipage du Halifax LW675

Squadron 578 de la Royal Air Force

 

Thieux (Oise)

 

                                                                                                          Copyright © 2025 - Association des Sauveteurs d'Aviateurs Alliés - Tous droits réservés -                                                                                                                    In English anglais

 

     En cette journée du 13 septembre, une série de commémorations en mémoire de plusieurs équipages de bombardiers alliés s'est déroulée à l'initiative de la Région Hauts-de-France et de la Communauté de Communes de l'Oise Picarde.

     En premier lieu, c'est sur le territoire de la commune de Thieux que s'est tenue cette première commémoration, à l'endroit même où le Halifax LW675, du Squadron 578 de la Royal Air Force, s'est abattu dans la nuit du 12 au 13 juin 1944.  

     Accueillis par Mme Guigot, maire du village, en présence d’une foule nombreuse entourée de personnalités élues de la région, du département et de représentants d’Associations patriotiques, une stèle a été dévoilée sur le site du crash. L’historique de la mission et la fin tragique d’une partie des membres de l’équipage ont été rappelés par notre Association. Nous étions honorés de la présence de descendants des familles Bertin, Martin et Delamare. Ces familles étaient venues en aide, à l’époque, aux deux rescapés du bombardier malgré tous les risques. Se trouvaient également parmi nous quelques anciens du village qui ont toujours gardé en mémoire cette tragédie après s'être rendus, le lendemain, sur le lieu du crash alors qu'ils n'étaient que de jeunes enfants. 

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     La stèle sur laquelle sont gravés les noms de sept aviateurs britanniques rappellera désormais leur sacrifice pour notre Liberté.

     L’ensemble du cortège s’est ensuite dirigé dans le cimetière du village où sont inhumés les cinq membres de l’équipage qui ont péri. Entourée de sa famille, nous avions l'honneur de compter parmi nous Mme Huguette Noblecourt, âgée de 93 ans, seule témoin encore en vie de la présence des deux aviateurs rescapés lorsqu’ils étaient hébergés chez ses parents (la famille Martin) à Thieux. 

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Mme Huguette Noblecourt, au centre.

     Des gerbes de fleurs ont été déposées auprès des tombes. Après la sonnerie aux morts et la minute de silence, les hymnes anglais et français ont retenti. Cette cérémonie s’est terminée par le salut des porte-drapeaux devant les tombes.

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19, 20 et 21 octobre 2024

 

Visite des descendants des familles Johnston

et Gwilliam

 

Rubescourt (Somme)

Le Frestoy-Vaux, Maignelay, Coivrel, Beauvais (Oise)

Pantin (Seine-Saint-Denis)

 

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     Cette visite ayant été reportée depuis 2020 en raison de la pandémie, nous avons enfin eu l’honneur d’accueillir Colin et Bradley Johnston, en provenance de Melbourne (fils et petits-fils du F/Sgt Eric L. Johnston) ainsi qu’Erin Sharp (belle-fille du F/Sgt James P. Gwilliam) venue de Sydney qui était accompagnée de sa nièce Tara. Ces familles avaient entrepris ce long voyage depuis l’Australie afin de tenter de lever les zones d’ombre liées à l’aventure de leurs pères.

     Leur visite a tout d’abord débuté, dans la matinée, à Rubescourt (Somme), petit village de 135 habitants près duquel le bombardier Halifax MZ692 du Squadron 78 s’était écrasé dans la nuit du 22 au 23 juin 1944.

     Mme Chantal Desprez, maire de la commune, des membres de son conseil municipal et de nombreuses personnes intéressées par l’Histoire et la venue de ces familles australiennes nous ont accueillis. Deux véhicules d'époque (une Jeep et un Dodge) nous ont ensuite emmenés sur le site du crash situé dans une pâture, proche de la ferme de Pas.

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     Sur place, M. Moreau, propriétaire du lieu, a remis, à la grande surprise de nos amis australiens, des morceaux d’aluminium, provenant du bombardier, retrouvés au fil des ans.

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M. Moreau remettant un débris du Halifax à Colin Johnston

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Erin Sharp tenant également un vestige de l’avion.  

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Photo-souvenir avec certains descendants des familles qui hébergèrent les aviateurs.

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Colin conduisant le Dodge qui nous ramena au cœur du village.

     S’ensuivit une réception à la mairie où Mme Chantal Desprez et son conseil municipal nous ont conviés au verre de l'amitié.

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     Un habitant du village a alors remis avec une émotion partagée un dictionnaire retrouvé parmi les débris de l'avion en 1944 et conservé depuis. 

Dictionaire

     Dans l'après-midi, Le Frestoy-Vaux fut notre prochaine étape, un village divisé en trois partie : Le Frestoy, Vaux et le Tronquoy. C'est sur le territoire de cette commune que trois membres de l'équipage, Eric Johnston, James Gwilliam et le pilote Robert Mills, sont tombés séparément en parachute. A Le Frestoy, les descendants de la famille Dufeu nous ont montré la ferme où Robert Mills fut hébergé par leur grand-père.

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La grange jouxtant la ferme où fut caché Robert Mills.

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En compagnie des descendants de la famille Dufeu devant l’ex-ferme familiale.

     Puis nous nous sommes rendus à Vaux mais, hélas, la maison au toit en ardoises sur laquelle Eric Johnston avait atterri n’existe plus et a été remplacée par une maison neuve.

     Enfin Le Tronquoy. C’est à proximité de ce hameau qu’avait atterri, dans un arbre, James Gwilliam avant d’être hébergé temporairement dans une petite maison. Le propriétaire de la ferme nous a indiqué l’emplacement du bois du Tronquoy où l’aviateur était resté quelques temps suspendu à son parachute emmêlé dans les branches.

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Bradley, Colin, Tara et Erin près du bois du Tronquoy.

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Une des maisons près de la ferme où James Gwilliam fut probablement recueilli.

     Via Le Ployron où malheureusement le passage à niveau « 75 » n’existe plus, tout comme la maison de Germaine Carlier, nous avons atteint Maignelay où nous avons été rejoints par plusieurs descendants des familles qui étaient venus en aide aux aviateurs dans les différents villages alentours. En plus de la famille Dufeu, étaient représentées les familles Levasseur, Floury, Duriez, Horb et Lherminier. Nous nous sommes rendus devant l'ex-maison de Pierre Gager qui hébergea Eric Johnson et Robert Mills. 

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Devant la maison de Pierre Gager

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Sur chaque lieu, des explications étaient données,traduites en anglais par notre ami Franck Signorile.

     Dernière étape de la journée : Coivrel, d’abord dans le cimetière pour un moment particulièrement fort en émotion devant la tombe du couple Creton, propriétaire du café qui hébergea les aviateurs australiens. M. Guy Pieronne, leur petit-fils, qui aurait dû être parmi nous, avait demandé à Colin Johnston de procéder à un geste symbolique ayant beaucoup d’importance à ses yeux.

     A la fin du mois de juillet 1944, le couple Creton laissait partir les aviateurs après avoir tissé des liens d’amitié très forts avec eux. Les quatre Australiens devaient rejoindre un autre groupe de résistants puis être rapatriés par avion vers l’Angleterre le soir même. Ils s’étaient mis d’accord avant leur départ : un message codé serait émis sur les ondes de la BBC, prouvant qu’ils étaient bien arrivés à Londres, sain et sauf. Le soir même et les jours suivants, les Creton écoutèrent l’émission « Les Français parlent aux Français » sur Radio-Londres mais le message ne fut pas diffusé. Il ne le fut jamais. Et pour cause, les aviateurs étaient tombés dans un piège et avaient été arrêtés par les Allemands.

     Les Creton sont décédés sans savoir ce qui était arrivé à leurs protégés.

     80 ans plus tard, devant la sépulture des grands-parents de M. Pieronne, Colin Johnston, submergé par l’émotion, a pu enfin prononcer cette phrase codée qu’ils auraient tant aimé entendre à la BBC : « Les rois sont couronnés ».

Cimetiere

     Puis nous avons déambulé dans les rues du village, à la découverte des différentes maisons où avaient trouvé refuge les aviateurs Robert Mills, Keith Mills, Eric Johnston et James Gwilliam.

     D’abord l’ex-maison de Paul Omnès. En effet, selon les souvenirs d’Eric Johnston, c’est à l’arrière de cette maison que fut prise la photo des aviateurs en compagnie de leurs sauveteurs avant leur départ de Coivrel fin juillet 1944. La propriétaire actuelle de la maison, avec une extrême gentillesse, nous a permis de nous rendre dans son jardin afin de reproduire, 80 ans après, une photo similaire à celle de 1944.

ChezOmnes

Dans le jardin de la maison de Paul Omnès, les familles Horb, Lherminier et Dufeu réunies avec nos amis australiens.

     Nous nous sommes ensuite arrêtés devant l’ex-café-épicerie que tenait la famille Creton pendant la guerre. La façade a peu changé si ce n’est que ce n’est désormais plus un café. Surpris mais ravis de cette visite insolite de nos amis australiens dans leur village habituellement si calme, les propriétaires les ont exceptionnellement autorisés à visiter l’intérieur de leur maison.

CafeCreton

     Après un arrêt au monument aux morts où une gerbe a été déposée par la municipalité et le respect d’une minute de silence, nous avons été conviés à la mairie par Mme Aline Larue, maire du village, et son conseil municipal, où une réception était organisée.

     Cette mairie était aussi l’école où habitait et enseignait Fernande Horb qui, avec son mari, participa à l’hébergement des aviateurs. La salle polyvalente où nous nous sommes rassemblés était d’ailleurs sa salle de classe. Une exposition préparée par la municipalité, composée de nombreuses photos et de documents était présentée.

Expo

     En présence de M. Patrice Fontaine, Conseiller départemental et maire de Le Frestoy-Vaux, de Mme Chantal Desprez, maire de Rubescourt, des descendants des familles qui vinrent en aide aux aviateurs et de nombreux amis, Mme Aline Larue, après avoir souhaité la bienvenue à nos amis australiens ainsi qu’à toute l’assistance, déclara « Nous levons un douloureux pan de l’histoire de notre village mais qui nous fait honneur…. »

     Patrice Fontaine prononça quelques mots puis l’aventure vécue par les aviateurs australiens a été décrite. S’ensuivit la lecture d’un message de la part de Guy Pieronne, petit-fils de la famille Creton, qui était malheureusement absent.

Reception1

     Très ému, Colin Johnston a prit ensuite la parole, la traduction en français étant assurée Franck Signorile :

Reception2

     « Bonjour, je m'appelle Colin Johnston. Je suis le fils d'Eric Johnston. J'ai fait tout ce chemin depuis l'Australie pour être présent ici, aujourd'hui.

     Je suis ici pour exprimer ma gratitude aux enfants et petits-enfants des hommes et des femmes qui ont aidé mon père lorsqu'il en avait grandement besoin.

     Comment dire merci à quelqu'un qui aide une personne qu'il ne connaît pas, qu'il n'a jamais rencontrée, et qui, en faisant cela, met sa propre vie en danger ?

     Si toutes vos familles n'avaient pas fait preuve de compassion et n'avaient pas offert protection et nourriture aux quatre jeunes aviateurs abattus au-dessus de la France en 1944, je ne serais peut-être pas ici pour vous parler aujourd'hui.

     Bob Mills, Jimmy Gwilliam, Keith Mills et mon père Eric Johnston ont eu la chance de rencontrer vos familles à un moment où elles en avaient le plus besoin.

     C'est grâce à leur générosité que mon fils Bradley et moi-même pouvons assister à cette cérémonie aujourd'hui. Au nom des quatre familles de ces hommes, je remercie du fond du cœur les familles suivantes : la famille Creton, la famille Duriez, la famille Dufeu, la famille Levasseur, la famille Gager, la famille Lherminier, la famille Horb, la famille Floury et probablement d'autres familles qui n'ont pas encore été identifiées à ce jour.

     Bien que les quatre hommes aient été capturés après avoir quitté ce sanctuaire, la générosité de vos familles n'a jamais été et ne sera jamais oubliée.

     L'organisation de cet événement a pris de nombreuses années avant d'aboutir, en raison de circonstances imprévues, telles que le Covid.

     Je voudrais saisir cette occasion pour remercier également Franck Signorile et Dominique Lecomte, pour les longues heures et les efforts qu'ils ont déployés pour rendre cet évènement possible.

     Sur une note plus personnelle, je tiens à remercier Guy Pieronne, qui hélas n'a pas pu venir aujourd'hui.

     Merci, merci beaucoup ».

     Erin Sharp a également fait part de son émotion en rendant hommage aux familles qui avaient aidé les aviateurs.

     « Aujourd'hui, c'est avec gratitude que je me tiens devant vous pour évoquer un chapitre important de notre histoire commune, un chapitre qui nous touche tous profondément. Il s'agit d'une histoire de bravoure, de sacrifice et d'esprit d'humanité, centrée sur les membres de vos familles qui ont aidé de manière désintéressée quatre hommes qu'ils ne connaissaient pas. 

     Lorsque mon beau-père a été abattu au-dessus de la France et séparé de son équipage, il a été confronté à une situation redoutable qui aurait pu se terminer en tragédie. Pourtant, dans ce moment sombre, le courage et la compassion de la Résistance française - vos proches - ont brillé de mille feux. Ces hommes et ces femmes remarquables, unis par leur détermination inébranlable à s'opposer à la tyrannie, ont risqué leur vie pour protéger et aider ceux qui étaient dans le besoin. 

     Au cours de cette épreuve, mon beau-père a perdu une chaussure, une expérience qui l'a manifestement marqué. Cette expérience lui a appris l'importance de prendre soin de nos biens, en particulier des chaussures. Il insistait toujours sur le fait qu'il fallait les cirer tous les jours et qu'il fallait avoir la bonne paire pour chaque occasion. En fait, j'ai apporté quatre paires avec moi pour ce voyage, même si je ne suis là que pour six jours ! 

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     Aux âmes courageuses qui ont offert un abri, de la nourriture et des conseils, leur altruisme n'est pas passé inaperçu. Grâce à leur extraordinaire gentillesse, j'ai pu appeler James Gwilliam mon beau-père. 

     Aux familles qui lui ont offert un havre de paix, j'adresse mes remerciements les plus sincères. Vos actions nous rappellent la force profonde de la solidarité et l'importance de défendre ce qui est juste. 

     Puissions-nous toujours nous efforcer d'être une lueur d'espoir pour les autres, tout comme la Résistance française l'a été pour mon beau-père. 

     Je voudrais également exprimer ma sincère gratitude à Franck Signorile et Dominique Lecomte pour leur dévouement pour leurs recherches sur cet événement historique. Merci »

     Cette journée intense se termina par le verre de l'amitié et d’une profusion de gâteaux et autres offerts par la municipalité. Ce moment de convivialité a été l'occasion de nombreux échanges et de partages entre tous.

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A gauche, Mme Aline Larue, maire de Coivrel.

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Les descendants des familles qui hébergèrent les aviateurs entourant nos Australiens.

     Le 20 octobre, nous sommes allés sur la route menant de Chepoix à Breteuil, où les quatre aviateurs avaient été capturés par les Allemands après avoir été trahis. Puis Beauvais, devant l'emplacement de l'ex-caserne Agel où ils furent détenus. Ne subsiste aujourd’hui qu'un monument commémoratif. 

Agel

     Le 21 octobre, nous nous sommes rendus à Pantin où rendez-vous avait été pris avec Pierre Gernez, secrétaire de l’Association des Amis du Musée de la Résistance nationale de Seine-Saint-Denis et Cynthia Beaufils, responsable du Pôle Mémoire et Patrimoine à la ville de Pantin. Ceux-ci étaient accompagnés d’une interprète et de quelques journalistes. Avec l’autorisation de la SNCF, nous avons pu accéder au quai à bestiaux le long des voies ferrées. Ce lieu chargé d'histoire est d’ordinaire privé et interdit au public. C’est là que, le 15 août 1944, les aviateurs embarquèrent, parmi plus de 2 200 déportés, dans le convoi à destination du camp de concentration de Buchenwald.

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     Une visite exceptionnelle et intense en émotion.

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    « Quand ils sont rentrés en Australie, personne ne les croyait. Ils n’étaient pas tatoués et normalement les aviateurs n’auraient jamais dû aller en camp de concentration » déclara Erin.

     Cette journée s’est achevée dans une salle de la mairie où Franck a exposé ses recherches concernant les aviateurs alliés déportés.

     Quelques jours auparavant, Colin et Bradley s’étaient rendus en Allemagne où ils avaient visité le camp de concentration de Buchenwald.

     Colin de conclure : « L’ensemble de ces journées de visite fut un mélange d’étonnement et d’extrêmes émotions comme l’excitation, le bonheur et la tristesse. Sans aucun doute les blancs ont été remplis, plus encore que je ne le pensais possible ».

 

 

 

 

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