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Nuit du 22 au 23 juin 1944

 

Halifax MkIII MZ692

Squadron 78 de la Royal Air Force

 

Rubescourt (Somme)

 

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Squadron 78

 

     Au cours de la nuit du 22 au 23 juin 1944, 221 appareils de la Royal Air Force avaient pour mission de bombarder les installations ferroviaires de Laon et de Reims.

     Participant à ce raid nocturne, 24 Halifax du Squadron 78, basés à Breighton, dans le Yorkshire, étaient désignés pour bombarder Laon. Parmi cette force d’attaque figurait le Halifax MkIII MZ 692 avec un équipage composé de six Australiens et d’un Gallois. C’était la première mission pour cet appareil, mais aussi la dernière.

   L’équipage du Halifax MZ692 :

P/O Robert N. MILLS Pilote 20 ans Australien
Sgt Charles H. WRIGHT Mécanicien 19 ans Britannique
F/Sgt Keith C. MILLS Navigateur 20 ans Australien
F/Sgt Ian  R. C. INNES Bombardier 22 ans Australien
F/Sgt Eric L. JOHNSTON Opérateur-radio  21 ans  Australien
F/Sgt Douglas R. FODEN Mitrailleur 19 ans Australien
F/Sgt James P. GWILLIAM Mitrailleur arrière 22 ans Australien

 

     Parvenus au dessus de l’objectif, le bombardement d’une altitude de 11 000 pieds (environ 3 000 m) s’avéra assez précis bien qu’il toucha également une partie de la ville déjà gravement touchée lors de bombardements précédents.

     Après avoir largué ses charges explosives et incendiaires, le Halifax MZ 692 vira et mit le cap pour le vol retour vers l’Angleterre. Peu de temps après, le mitrailleur supérieur Douglas Foden signala au pilote par l’interphone qu'il pensait avoir vu un avion ennemi en dessous. Le pilote inclina l'aile gauche puis la droite permettant à l'équipage de scruter le ciel nocturne. Rien ! Puis, 12 minutes de vol après avoir quitté la zone de l’objectif, le désastre se produisit. Avec une soudaineté terrifiante, le Halifax fut touché par les tirs d’un Junkers-88 qui attaqua par en dessous. Les réservoirs de l’aile gauche furent transpercés. Le carburant enflammé s’écoulait depuis l'aile du Halifax, produisant une longue traînée de feu.

     Ne voulant absolument pas sauter dans l'inconnu en pleine nuit, l’opérateur-radio Eric Johnston demanda au pilote de tenter d’éteindre les flammes au niveau du moteur en faisant plonger l’appareil. Cette tentative s’avéra vaine. Le pilote, Robert Mills, ordonna l’ordre d’abandonner l’avion devenu hors de contrôle.

     L’un après l’autre, les sept membres de l’équipage évacuèrent le Halifax en perdition qui s’écrasa finalement dans une pâture à proximité de la ferme de Pas, sur le territoire de la commune de Rubescourt (Somme).

Crash

Débris du Halifax après le crash

     Lors de ce même raid, un autre Halifax du Squadron 78 s’écrasa près du village de Quinquempoix, dans l’Oise, entrainant dans la mort quatre membres canadiens et britanniques de son équipage.

     Après avoir touché le sol, le Sgt Charles H. Wright resta dissimulé jusqu’au petit matin avant de se diriger vers une maison où une femme et son fils lui donnèrent de la nourriture et des vêtements civils. Il décida de partir au bout d’une heure car cette famille n’était pas très rassurée par sa présence et se reposa dans un champ. Il s’approcha ensuite d’une ferme, y fut accueilli par ses propriétaires, mais moins de 10 minutes plus tard, deux camions chargés de troupes allemandes firent irruption et le capturèrent. Il fut emprisonné en Allemagne, d’abord au Stalag Luft 7 jusqu’en janvier 1945 puis au Stalag IIIA de Luckenwalde où il fut libéré par l’Armée soviétique en avril 1945.

     Le F/Sgt Douglas R. Foden atterrit dans un bois près de Méry-la-Bataille. Il ne put rassembler et cacher son parachute pris dans les branches d’un arbre mais parvint à dissimuler son harnais et sa Mae-West. Après avoir attendu l’aube, il décida de se diriger vers le sud et rencontra un Français qui lui demanda s’il parlait anglais. Ce Français, Marceau Porquier, l’emmena chez lui (probablement à La Neuville-Roy) où il resta jusqu’à la Libération, début septembre 1944.

Foden

F/Sgt Douglas R. Foden (NAA)

     Le F/Sgt Ian R. C. Innes, qui perdit ses bottes de vol au cours de sa descente en parachute, atterrit dans l’arrière-cour d’un café en fracassant des bouteilles vides mais personne ne soupçonna sa présence. Il se débarrassa d'une partie de son équipement, laissa son parachute emmêlé dans des fils de fer barbelés puis partit se cacher dans une meule de foin. À l'aube, il aperçut un fermier et sa fille dans une charrette qui partaient traire des vaches. Dans un français scolaire, il expliqua qu’il était aviateur et qu’il avait besoin de chaussures. Le fermier partit puis revint bientôt avec de la nourriture, une bouteille de vin et…une paire de bottes. Puis ils se séparèrent.

INNES

F/Sgt Ian R. C. Innes (NAA)

Le 26 juin, Ian Innes, toujours vêtu de son uniforme, atteignit un bois dans lequel il rencontra un bûcheron d’environ 70 ans, Pierre Hériot, qui l’emmena chez lui, à Lataule. Nourri et hébergé pour la nuit, il repartit le lendemain matin, vêtu de vêtements civils, avec pour intention d’atteindre la frontière suisse.

Passant par Compiègne, il traversa le pont fortement gardé enjambant l’Oise mêlé à des ouvriers locaux. Il atteignit Soissons (Aisne) puis Montépreux et Mailly-le-Camp (Marne) où il prit contact avec la Résistance.

Fin juillet, il passa ensuite par Troyes (Aube) où il rencontra une équipe des services secrets britanniques en charge d’épauler la Résistance qui promettait de le faire rapatrier en Angleterre par avion. Le temps passant, ceci ne se produisit pas. Il décida de continuer seul son périple vers la frontière suisse et atteignit Champlitte (Haute-Saône). Le passage de la frontière s’avérant impossible, il tenta d’atteindre les forces américaines qui progressaient. Il rejoignit entre-temps une unité SAS et participa à des attaques contre l’ennemi en tant que mitrailleur à bord d’une Jeep.

Le 31 août, guidé par les membres d’un Maquis, il parvint finalement à atteindre les lignes américaines. Le 6 septembre 1944, il fut rapatrié en Angleterre.

     Après son atterrissage proche du lieu de crash de son appareil, le F/Sgt Keith C. Mills erra pendant plusieurs jours, aidé, çà et là, par des patriotes qui lui vinrent en aide (lieux et personnes non identifiées). A bord d’une charrette, il fut finalement emmené à Coivrel où il fut hébergé par la famille Creton-Tempez, propriétaire d’un café, en attendant la suite de son évasion.

KMILLS

F/Sgt Keith C. Mills (NAA)

caf creton

Creton omer  creton eugenie

Omer et Eugénie Creton

     Le F/Sgt Eric L. Johnston tomba sur le toit en ardoise d’une maison du village de Vaux (commune de Le Frestoy-Vaux) et se foula la cheville en sautant d’une hauteur de plusieurs mètres sur un carton rempli de bouteilles vides. Il resta caché jusqu’au matin, et vers 10h00, sollicita l’aide d’un fermier belge (non identifié) qui l’emmena chez sa mère pour soigner sa cheville. Le lendemain matin, 24 juin, il fut pris en charge par Roger Levasseur, membre de la Résistance locale, qui l’emmena chez Germaine Carlier, garde-barrières à Le Ployron, le long de la ligne ferroviaire reliant Compiègne à Montdidier, où il ne resta qu’une nuit. Le 25 juin, Roger Levasseur le conduisit à vélo chez Roger Floury, instituteur et secrétaire de mairie à Montigny, qui l’hébergea quelques jours avant de le confier à Pierre Gager, un électricien employé à la SICAE, habitant à Maignelay.

JOHNSTON

 F/S Eric L. Johnston (NAA)

    Le P/O Robert N. Mills tomba dans un champ de blé en se foulant une cheville à proximité du village de Le Frestoy. Yves Dufeu lui vint en aide et l’emmena dans la ferme de ses parents où il fut caché dans une grange. Le lendemain, Pierre Gager, alias « Charles » dans la Résistance, vint le chercher à vélo à la ferme de René Dufeu et l’emmena chez lui à Maignelay. Quelques jours plus tard, il fut rejoint par l’opérateur-radio Eric Johnston. Les deux aviateurs séjournèrent chez Pierre Gager jusqu’au 8 juillet.

RMILLS
P/O Robert N. Mills (NAA)
 
     Le F/Sgt James P. Gwilliam atterrit dans un arbre près du hameau de Le Tronquoy (commune de Le Frestoy-Vaux). Il resta suspendu à son parachute dont les sangles s’entremêlaient dans les branches. Après plusieurs essais, il parvint à se libérer et tomba lourdement sur le sol.
 
Gwilliam
F/Sgt James P. Gwilliam (NAA)
 
Il prit alors conscience qu’il lui manquait une botte restée coincée dans le métal tordu de sa tourelle. Il était aussi blessé au visage et avait perdu plusieurs dents.
Assis contre un arbre, il se reposa quelques heures et, à l’aube, se dirigea vers une maison du hameau tout proche. Il toqua à la fenêtre d’une maison et fut recueilli par une famille apeurée mais bienveillante. Ils lui offrirent à manger et son parachute fut récupéré un peu plus tard par un habitant de la maison.
Devant l’inquiétude grandissante de la famille, il décida de partir seul, en direction de Cuvilly, quelques kilomètres au sud. Il fut ensuite accompagné à vélo par un jeune garçon qui l’emmena du côté de Montdidier où il resta caché quatre jours chez une institutrice anglaise. Il fut hébergé, nourri et pourvu de vêtements civils puis mis en relation avec la Résistance.
Il se retrouva pendant plusieurs jours à Le Ployron, chez Roger Levasseur et Germaine Carlier, au bord de la ligne de chemin de fer, où Eric Johnston avait séjourné précédemment.
 
OnBike
James Gwilliam au cours de son évasion
 
Il reçut la visite de Pierre Gager qui, à son insu, avait auparavant caché des armes sous son lit. Pierre Gager emmena James Gwilliam chez un couple de cultivateurs puis, à vélo, gagna peu de temps après Coivrel où il retrouva Keith Mills au café tenu par Omer et Eugénie Creton. Logés à l’étage, les deux aviateurs pouvaient souvent entendre les voix des Allemands présents dans le café en-dessous. Omer Creton leur parlait occasionnellement de son passe-temps : l'élevage de lapins.

Les deux aviateurs séjournèrent ensuite à l’école, chez Roland Horb et sa femme Fernande, institutrice du village.

     Après la rafle opérée par les Allemands dans le secteur de Saint-Just-en-Chaussée, Robert Mills et Eric Johnston, amenés par Pierre Gager, arrivèrent à leur tour à Coivrel le 8 juillet 1944 en provenance de Maignelay. Ils séjournèrent temporairement au café Creton avant d’être logés chez Paul Omnès.

     Pendant une vingtaine de jours, bien que répartis dans différentes familles du village, les quatre aviateurs se rencontraient souvent, essayant de vaincre l’ennui et l’inaction en compagnie de leurs hôtes. Tous devaient rester confinés pendant la journée et ne sortaient que le soir pour prendre l’air. Héberger des aviateurs était une situation très risquée pouvant entrainer, en cas de découverte par l’ennemi, la peine de mort ou la déportation.

     Malgré cette menace et pendant une vingtaine de jours, ces courageuses familles s’employèrent à nourrir et à choyer les quatre aviateurs en ces temps de restrictions et de pénuries. Albert Lherminier leur apporta également une aide substantielle à cette période.

     Le 28 juillet, veille du départ des aviateurs, ces habitants de Coivrel poussèrent l’audace jusqu’à être pris en photo avec leurs protégés, immortalisant ainsi cette période si particulière.

Coivrel 1944
De gauche à droite :
Fernande Horb et sa fille Danièle, Keith Mills, Albert Lherminier, Eugénie Creton,
Eric Johnston, Robert Mills, Jeanne Bressolle, Paul Omnès et James Gwilliam.

(photo prise derrière la maison de Paul Omnès selon Eric Johnston)

     Le 29 juillet, après avoir chaleureusement remercié leurs hôtes, les quatre aviateurs australiens se préparaient à quitter Coivrel. Ils griffonnèrent leurs adresses, promettant de s’écrire ou de se revoir après la guerre. Il fut convenu qu’un message codé « Les rois sont couronnés », diffusé prochainement sur les ondes de la BBC, préviendrait leurs hôtes de leur retour sain et sauf en Angleterre.

     Bientôt une camionnette arriva, conduite par Gaston Duriez qui était en relation directe avec Pierre Gager. Elle s’immobilisa devant la maison de Paul Omnès. Robert Mills et Eric Johnston montèrent à l’arrière où deux jeunes Français étaient déjà assis. Quelques rues plus loin, elle s’arrêta devant le café. James Gwilliam et Keith Mills s'entassèrent à bord à leur tour, tenant chacun une bouteille de vin.

     Ils se dirigèrent vers l'ouest tandis que les six hommes à l'arrière bavardaient joyeusement et buvaient les bouteilles. Dehors, le soleil brillait et l'ambiance était presque festive. Après ces longues journées d’attente et avec un peu de chance, ils seraient bientôt de retour en Angleterre.

     En début d’après-midi, les quatre Australiens quittèrent le véhicule à la sortie de Chepoix, sur la route menant à Breteuil. Ils furent pris en charge par Guy Brillé, un jeune homme de 19 ans. Guy Brillé travaillait pour Robert Moulet, un résistant qui avait déjà organisé l’évacuation d’autres aviateurs alliés tombés dans le secteur.

     Accompagnés de Guy Brillé, les quatre aviateurs partirent à pied jusqu’à un bosquet longeant la route. Malheureusement, Robert Moulet, dont les intentions étaient bonnes, s’était fait piéger par deux faux résistants, Paul Villette et André Cauchemez qui, en fait, travaillaient directement pour les Allemands. Ils avaient fait croire à Robert Moulet qu’ils avaient les moyens de faire évacuer les aviateurs par avion, ce qui était un leurre.

     Les aviateurs australiens retrouvèrent Robert Moulet et Paul Villette au niveau du bosquet. Ils attendirent pendant une heure l’arrivée d’un nouveau véhicule qui arriva de Breteuil. Le piège se referma quand les quatre aviateurs se serrèrent à l’arrière du véhicule qui démarra en direction de Breteuil. Quelques kilomètres plus loin, ils furent stoppés par un barrage allemand et accueillis par des mitraillettes pointées sur eux. D’évidence, ce n’était pas un hasard : le plan avait été soigneusement organisé. Pour la troisième fois en trois jours, un total de 11 aviateurs alliés étaient arrêtés par les mêmes hommes à la solde des Allemands.

     Quelques jours plus tard, le 2 août 1944, ces mêmes traitres seront à l’origine de la rafle opérée dans les villages de Tartigny et Bacouël.

     Fouillés et menottés, les quatre aviateurs furent emmenés le soir-même à la caserne Agel de Beauvais et emprisonnés dans des cellules individuelles. Pendant trois jours, ils furent soumis à des interrogatoires et matraqués afin de leur faire avouer les noms des personnes qui leur étaient venus en aide. Ne déclinant que leurs noms, grades et matricules, aucun d’eux ne parla, évitant ainsi de nouvelles arrestations.

     Transférés à la prison de Fresnes, au sud de Paris, où ils arrivèrent le 2 août, ils subirent de nouveaux interrogatoires.

     Face à l’imminence de l’arrivée des troupes alliées, les Allemands décidèrent d’extraire les détenus du Fort de Romainville et de la prison de Fresnes. Dans la matinée du 15 août, Robert Mills, Keith Mills, Eric Johnston et James Gwilliam furent transportés en autobus, avec de nombreux autres prisonniers, jusqu’à Pantin, escortés par la Milice et des soldats allemands armés. Sur le quai à bestiaux de la gare, tous furent entassés avec brutalité dans des wagons de marchandises (70 à 80 hommes minimum par wagon). Avec plus 2 200 hommes et femmes, dont 169 aviateurs alliés, ce dernier convoi quitta, vers 23 heures, la région parisienne en direction de l’Allemagne. Il fut le plus important par le nombre de déportés. En cours de transport, le 18 août, le P/O Joel M. Stevenson, de la Royal Canadian Air Force, parvint à s’échapper avec deux autres prisonniers par un trou dans le plancher de son wagon tandis que le train roulait lentement. A plusieurs reprises, la Résistance française ainsi que la Croix-Rouge tentèrent de stopper le convoi. Raoul Nordling, consul de Suède, ayant négocié un accord avec les Allemands qui plaçait les prisonniers et déportés sous sa protection, ne parvint pas non plus à arrêter le transport suite au refus du chef de train SS.  

     Arrivé finalement à Weimar le 19 août vers minuit, après cinq jours de transport dans des conditions effroyables et sous une forte chaleur, le train fut divisé. Après une nuit d’attente, le convoi des hommes arriva au camp de Buchenwald le 20 août vers 9 heures. Celui des femmes atteignit Fürstenberg le 21 août. Ces femmes furent ensuite emmenées à pied au camp de concentration de Ravensbrück.

     Les 168 aviateurs alliés furent détenus à Buchenwald jusqu’au 19 octobre puis transférés au Stalag Luft III à Zagan, dans l’actuelle Pologne, où ils restèrent jusqu’au 26 janvier 1945, date de l’évacuation du camp en raison de l’avancée des Russes. Après une marche forcée d’environ 80 kms, Robert Mills, Keith Mills, Eric Johnston furent détenus d’abord à Spremberg puis au Stalag IIIA, près de Luckenwalde, jusqu’à sa libération le 22 avril 1945 par l’Armée soviétique. Celle-ci remit les prisonniers aux Américains le 6 mai.

     Séparé de ses compagnons d’équipage et après plusieurs marches forcées, James Gwilliam fut envoyé à Westertimke, à 30 kms de Brême, puis à Trenthorst (près de Lübeck) où il fut libéré par l’Armée britannique le 1er mai 1945.

 

Octobre 2024 - Visite des familles Johnston et Gwilliam

 

 

 

 

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