10 août 2014
Ully-Saint-Georges (Oise)
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Le dimanche 10 août 2014, la commune d’Ully-Saint-Georges et l’ASAA ont eu l’honneur de recevoir une nouvelle fois une famille américaine liée à l’histoire de la Forteresse volante tombée sur les hauteurs du village le 30 décembre 1943.
Venus de Colorado Springs, dans le Colorado, Glenda et Joel Gray ont profité de leur tout premier voyage en France, pour se rendre avec émotion sur ce lieu chargé d’une histoire à la fois particulière et tragique.
Il y a plus de 70 ans, le 30 décembre 1943, le 2nd Lt Glenn E. Camp Jr, grand-père de Glenda, était aux commandes de la Forteresse volante "Judy" appartenant au 379th Bomb Group qui s’abattait dans le bois Morel, au retour d’une mission de bombardement à hauts risques sur la cité industrielle de Ludwigshafen, en Allemagne.
Ayant réussi à évacuer son appareil, le 2nd Lt Glenn E. Camp fut recueilli par la population avant d'être pris en charge successivement par les réseaux d'évasion "Alsace" puis "Comète". Il fut hébergé successivement à Neuilly-en-Thelle, Crouy-en-Thelle, Clermont, Noailles, Montjavoult, Chaumont-en-Vexin puis Paris.
Le 5 mai 1944, lors d'un contrôle d'identité dans un train approchant de la frontière espagnole, il fut fait prisonnier en gare de Bayonne en compagnie de son navigateur Jarvis H. Cooper.
Détenus dans un premier temps à Bayonne puis à la prison de Fresnes à Paris, les deux aviateurs seront transférés au Stalag Luft I, en Poméranie, jusqu'à leur libération en avril 1945.
Après avoir été accueillis par Mme Nicole Robert, maire du village, et sa municipalité, une cérémonie a été organisée en l’honneur de la visite de Glenda auprès de la stèle inaugurée en septembre 2011.
Le destin de l’équipage du bombardier américain a tout d’abord été longuement évoqué, rappelant notamment le sacrifice des quatre aviateurs qui perdirent la vie lors du crash de l’appareil en cette froide journée de l’hiver 1943.
Parmi l’assistance, outre quelques témoins du crash de l’appareil, nous avions l’honneur de compter parmi nous Mme Geneviève Le Berre. Membre du réseau d’évasion "Bourgogne", elle convoya nombre d’aviateurs alliés vers la frontière espagnole dont l’opérateur-radio du B-17 "Judy", le S/Sgt Milton J. Mills. En mars 2012, elle avait pu rencontrer ses descendants lors de leur visite en France.
Egalement présent, Jean-Marc Sauvage, petit-fils de Gaston Legrand et Odette Sauvage qui avaient hébergé à Clermont le 2nd Lt Glenn E. Camp Jr et son navigateur le 2nd Lt Jarvis H. Cooper pendant trois semaines en janvier 1944. De forts liens d’amitié s’étaient créés lors du séjour du pilote avec cette famille française.
Avec beaucoup d’émotion, Glenda prit ensuite la parole, remerciant très chaleureusement la municipalité et toutes les personnes présentes pour l’hommage rendu envers son grand-père et ses membres d’équipage. Elle rappela qu’il ne parlait jamais de la guerre et exprima toute sa gratitude envers les Français qui, au cours de son évasion, avaient pris bien soin de lui afin qu’il puisse rentrer au pays.
Des gerbes de fleurs étaient déposées au pied de la stèle avant que ne retentissent les hymnes nationaux américain et français suivis d’une minute de silence en mémoire des aviateurs.
Tout le monde était ensuite convié à se rendre à l’étage de la mairie pavoisée pour l’occasion de la bannière étoilée. Une réception était organisée dans une ambiance très conviviale où chacun pu échanger avec Glenda et son mari. Une petite exposition rappelait l’aventure du B-17 "Judy" et présentait également l’une des portes de l’appareil retrouvée peu de temps après le crash, précieusement conservée depuis.
La météo très capricieuse de ce mois d’août ne nous permit pas de nous rendre sur le lieu du crash au cours de l’après-midi à la grande déception de nos hôtes américains mais ils nous ont promis de revenir dans un proche avenir.
Cette journée a une nouvelle fois permit de renforcer les liens d’amitiés qui unissent le village aux familles américaines de l’équipage et de perpétuer, à travers les générations, la mémoire de ces jeunes combattants tombés du ciel pour que nous puissions vivre libre. Ce bel hommage restera sans nul doute gravé dans la mémoire de Glenda et de son mari.