8 février 1944
Boeing B-17G # 42-31325
452nd Bomb Group
730th Bomb Squadron
8th Air Force
Le Cardonnois (Somme)
In English
Février 1944 : l'offensive aérienne sur le Reich s'intensifie quotidiennement, de jour comme de nuit.
Le 8 février 1944, ce sont à nouveau des centaines de bombardiers américains de la 8th Air Force qui s'élancent depuis leurs bases du Sud-est de l'Angleterre pour effectuer un raid de grande envergure sur l'Allemagne.
Les jeunes équipages, bien qu'entrainés depuis de longs mois, sont encore peu expérimentés. C'est la 3e mission du Groupe mais la première au dessus de l'Allemagne.
Objectif principal du jour : la gare de triage de Francfort-sur-le-Main, et éventuellement toute autre cible d'opportunité.
Après le décollage à l'aube et la mise en formation, l'immense flotte aérienne entame la traversée de la Manche et met le cap vers l'Allemagne.
Parmi les 21 bombardiers du 452nd Bomb Group, le B-17G # 42-31325 participe au raid.
2nd Lt Robert O. LORENZI | Pilote | 21 ans | Evadé | Spokane, Washington |
2nd Lt Robert L. COSTELLO | Copilote | 27 ans | Evadé | New York, New York |
2nd Lt Paul R. PACKER | Navigateur | 23 ans | Evadé | Chicago, Illinois |
2nd Lt Abraham W. ROSENTHAL | Bombardier | 25 ans | Mort au combat | Binghamton, New York |
S/Sgt Donald E. KIRBY | Opérateur-radio | 21 ans | Prisonnier | Columbus, Ohio |
T/Sgt Edward J. SWEENEY | Mitrailleur dorsal | 22 ans | Evadé | Brooklyn, New York |
S/Sgt Raymond W. LENTZ | Mitrailleur ventral | 23 ans | Prisonnier | Toledo, Ohio |
S/Sgt William C. FISCHER | Mitrailleur latéral droit | 25 ans | Prisonnier | Anamosa, Iowa |
S/Sgt Clyde D. TINKER | Mitrailleur latéral gauche | 33 ans | Prisonnier | Erwin, Tennessee |
S/Sgt Rene P. GILMAN | Mitrailleur arrière | 28 ans | Prisonnier | Chicago, Illinois |
S/Sgt KIRBY T/Sgt SWEENEY S/Sgt FISCHER
Arrivés aux abords de l'objectif, la défense antiaérienne allemande se déchaîne, tentant d'abattre et de disloquer les formations. Les obus de gros calibres criblent les appareils d'éclats de métal mais le cap est cependant maintenu, malgré les pertes.
Les bombardiers doivent traverser coûte que coûte cet enfer de feu et d'acier.
Le bombardement effectué, c'est le sauve-qui-peut général. Les appareils doivent maintenant tenter de regagner leurs bases en Angleterre malgré le harcèlement des chasseurs allemands.
Les compresseurs des moteurs n°3 et n°4 du B-17 du 2nd Lt Lorenzi sont touchés par la Flak. L'appareil perd de la puissance. Le pilote est contraint d'abandonner la formation.
Des mitrailleurs sont blessés à bord. Rapidement, des chasseurs ennemis apparaissent, attaquant à plusieurs reprises cette proie désormais isolée.
Le 2nd Lt Rosenthal quitte l'avant de l'appareil afin de porter secours aux blessés puis prend place au poste de mitrailleur de queue en remplacement de son coéquipier. Ripostant aux chasseurs ennemis, il est mortellement atteint.
Arrivée aux abords de Montdidier, la Forteresse volante est touchée irrémédiablement par la Flak qui défend la ville. Le pilote donne l'ordre à l'équipage d'abandonner l'appareil. Neuf parachutes s'égrènent tour à tour dans le ciel. Les derniers à évacuer l'appareil atterrissent dans le secteur de Welles-Pérennes et de Sains-Morainvillers, dans l'Oise.
L'avion continue sa course, moteurs en feu, et vient s'écraser au milieu des champs, près du village de Le Cardonnois (Somme) avec toujours à son bord le corps sans vie du 2nd Lt Rosenthal.
Le pilote Lorenzi, le copilote Costello, le navigateur Packer et le mitrailleur dorsal Sweeney ont la chance d'être recueillis par des patriotes français.
L'opérateur radio Kirby et les mitrailleurs Lentz, Fischer, Tinker et Gilman sont faits prisonniers peu après avoir touché le sol.
Les blessés sont soignés dans des hôpitaux allemands et tous termineront la guerre dans des Stalags en Allemagne. S'ensuivront pour eux 18 mois de captivité. Ils seront souvent déplacés de camps en camps, à pieds sur des centaines de kilomètres, souffrant particulièrement de la faim et du froid lors du terrible hiver 1944/1945. Leur calvaire se terminera en avril 1945 avec la libération des camps par les Armées alliées.
Pendant plus d'un mois, les quatre évadés sont cachés de maisons en maisons dans le département de l'Oise, attendant le moment propice pour rejoindre l'Angleterre.
Pris en charge par le réseau d'évasion Shelburn, les quatre évadés gagnent ensuite Paris puis la région de Saint Brieuc et Plouha, en Bretagne.
Dans la nuit du 19 au 20 mars 1944, avec une quinzaine d'autres aviateurs, ils embarquent clandestinement à bord d'une corvette de la Royal Navy à destination de l'Angleterre, au nez et à la barbe des soldats allemands postés sur les falaises.
Le 8 février 1944 fut une journée noire pour la 8th Air Force qui perdit un total de13 bombardiers. Six se sont écrasés dans notre région, à Catheux, Chevincourt, Monchy-Humières, Roye et Le Cardonnois.
Pour l'ensemble de ces six appareils, 27 aviateurs sont parvenus à s'évader, 23 ont été faits prisonniers et 10 ont été tués au combat.
Le 28 mai 2011, une cérémonie a été organisée à Le Cardonnois (Somme) en hommage à l'équipage