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Juillet 2010

 

Montiers – Plainval – Wavignies – Clermont

(Oise)

 

Visite de Kathleen BORMUTH

fille du 2nd Lt James G. BORMUTH
 
 
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Venant de la région de Baltimore, Maryland, nous avons eu l'honneur de recevoir Kathleen Bormuth, fille du 2nd Lt James G. Bormuth.

Passionnée par l'aventure vécue par son père en France lors de son évasion en 1943, Kathleen désirait visiter les lieux où fut caché son père et rencontrer les témoins et les familles de notre région qui avaient permis son évasion.  
 
 

MONTIERS

La visite débuta à Montiers sur le lieu du crash de l'appareil.
Aux abords immédiats du village, le long d'un champ, nous avons rencontré Mr Fresnaux, l'un des témoins du crash. Agé de 17 ans à l'époque, le souvenir de la chute du bombardier, dans la soirée du 15 septembre 1943, est toujours bien présent dans sa mémoire :

"Des habitants du village et moi-même sommes accourus auprès du point de chute de l'appareil afin de porter secours à d'éventuels rescapés. Mais les Allemands sont vite arrivés et il a fallu déguerpir. Ils recherchaient avant tout les aviateurs et nous avaient demandé si nous en avions vus. Bien qu'ayant aperçu deux parachutistes dans le ciel, je me suis bien gardé de les renseigner !"

Affleurant la surface du champ, de nombreux petits débris d'aluminium provenant de la Forteresse volante étaient retrouvés. Ils seront gardés bien précieusement en souvenir par Kathleen.

PLAINVAL 

C'est au château de Plainval que se poursuivait le pélerinage de Kathleen Bormuth.
Nous étions chaleureusement accueillis par Mr Henri de Jandin et sa famille pour cette visite inattendue il y a encore seulement quelques semaines.
 
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Kathleen Bormuth saluant et remerciant Mme De Jandin
pour l'aide immédiate apportée à son père après son atterrissage.
 
Mme de Jandin, épouse de Charles, nous fit l'honneur de sa présence, se souvenant très bien de l'aviateur américain tombé du ciel et emmêlé dans les sangles de son parachute.
Avec beaucoup d'émotion, Kathleen n'avait pas assez de mots pour remercier Mme de Jandin et sa famille qui, au mépris des risques, avaient immédiatement porté secours à son père.    
Nous nous sommes ensuite rendus dans le parc, à l'endroit précis où, près de 68 ans auparavant, le père de Kathleen avait atterri au beau milieu du jardin tout en fracassant le plant de haricots à rame.
Une fois débarrassé de son parachute et de son équipement de vol, l'aviateur avait été dissimulé dans un recoin du parc du château. 
 
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De nos jours, le jardin a disparu pour laisser place à un verger.
 
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  "...Il tomba du ciel à cet endroit précis..."
 
Le 1er septembre 1944, jour de la Libération de Plainval par l'Armée américaine, le parachute sera déployé sur la façade du château. Par la suite, la soie sera découpée pour confectionner des vêtements.
 

WAVIGNIES

Le périple de Kathleen Bormuth s'est poursuivi le 3 juillet à Wavignies où avait lieu une cérémonie en hommage à Henri Vincenot.
Ce résistant, âgé de 37 ans, était tombé les armes à la main, abattu le 3 juillet 1944 par les Allemands sous les yeux de sa femme et de ses deux enfants sur les marches du château dont il était le gardien.

Entré en Résistance en février 1943 et incorporé au détachement FTP "Jacques Bonhomme" de Saint Just-en-Chaussée, Henri Vincenot, "Gustave" dans la Résistance, était l'auteur d'au moins une cinquantaine de sabotages contre l'ennemi, d' attaques de convois, de déraillements de trains, de récupération d'armes...
Il avait participé également à l'hébergement d'aviateurs alliés dont le père de Kathleen Bormuth en septembre 1943.

Sous une pluie battante, en présence de nombreux habitants, d'anciens résistants et d'élus, Michel Goes, maire de Wavignies, rappela le parcours exemplaire d'Henri Vincenot.

" Mort pour la France, il méritait l'hommage de la commune et de la population. Cette rue, ce nom, diront à l'avenir que dans ce village il s'est trouvé quelqu'un et aussi beaucoup d'autres pour faire face et dire 'Non'. Les plus anciens se souviennent et les plus jeunes apprennent aujourd'hui ce que fut son dévouement, son combat de l'ombre, sa capacité de résistance dans la France occupée " déclare Michel Goes.
 
Wavignies - Henri Vincenot
Henri Vincenot  
                                                                                                              

Avec émotion et assisté de Michel Goes, Bernard Vincenot, fils du résistant, a ensuite dévoilé le panneau de la rue portant le nom de son père sur le lieu-même où il fut abattu.

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Wavignies - Rue Henri Vincenot
 

A l'issue de la cérémonie au monument aux morts où un hommage était rendu aux habitants de la commune tombés pour la France, toute l'assistance prit la direction de la salle communale.

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Aux côtés de Michel Goes, Bernard Vincenot et Kathleen Bormuth procédèrent à l'inauguration d'une exposition consacrée à l'histoire de Wavignies pendant la Seconde Guerre mondiale.

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Divers panneaux retraçant le parcours d'Henri Vincenot et l'aventure de l'évasion du 2nd Lt James G. Bormuth étaient présentés ainsi que des mannequins et des objets ayant trait à cette époque sombre de notre Histoire. 

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C'est un grand moment d'émotion lorsque Mr Henri de Jandin remit à Kathleen Bormuth la Mae-West et des cartes en soie ayant appartenu à son père. Retrouvés au château de Plainval en 1985 et en parfait état depuis 1943, Kathleen Bormuth eut la grande surprise de découvrir le nom et le numéro de matricule de son père sur la Mae-West. Un panneau comprenant quelques petits débris trouvés sur le lieu du crash de l'avion lui était également offert.

Bernard Vincenot et Kathleen Bormuth se voyaient également remettre par la municipalité de Wavignies une reproduction du château avant qu'il soit incendié par les Allemands en juillet 1944.

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Etaient présents à cette occasion d'anciens résistants ou leurs descendants qui aidèrent le 2nd Lt Bormuth :
- France-Raphaële et Alain Fleury qui hébergèrent l'aviateur chez leurs parents ainsi que de nombreux autres aviateurs alliés pendant toute la guerre. Alain Fleury en convoya un certain nombre vers Paris.
- Mme Geneviève Le Berre, du réseau d'évasion Bourgogne, qui prenait en charge les aviateurs à Paris et les convoyait par le train vers la frontière espagnole. C'est grâce à l'action de ce réseau que le 2nd Lt Bormuth put rejoindre la Liberté.
- Les enfants du Dr Edmond Caillard qui vint en aide à plus de 80 aviateurs alliés dans la région en les soignant et les convoyant, dont le 2nd Lt Bormuth.
- Mr Bertin, qui habitait à Wavignies pendant la guerre et qui recueillit deux aviateurs britanniques, Robert Hollocks et James Reid, rescapés du Halifax tombés à Thieux, village voisin.

 

CLERMONT

Nouvelle journée de grande émotion pour Kathleen qui était chaleureusement reçue par la famille Fleury à Clermont, dans la maison-même où son père avait séjourné pendant 18 jours avec ses trois compagnons d'équipage.

Elle put découvrir la pièce où les quatre aviateurs dormaient et où ils prenaient leurs repas. A la moindre alerte, les aviateurs avaient pour consigne de monter à l'étage avec leurs assiettes.
" 67 ans après, il est étonnant de penser que nous prenons le repas avec la fille de l'un de ceux que nous avons hébergé ! " s'exclamait Alain Fleury.

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Nous nous sommes ensuite rendus dans le jardin, à l'endroit-même où fut prise la photo des aviateurs sur laquelle Kathleen avait pu identifier son père. Hormis la végétation, l'endroit est inchangé.

chez Fleury 1943
De gauche à droite :

Hobart C. Trigg, Jean Bourdon, Alain Fleury, Wendell K. McConnaha, James Lartizien, Edward M. Daly et James G. Bormuth.

" Je savais que mon père était venu à Clermont où il avait été caché mais il n'avait pas ramené de photos. Je suis très émue d'être ici. C'est un hommage que de venir afin de rencontrer la famille Fleury qui lui a sauvé la vie. Tout au long de sa vie, mon père nous avait raconté son aventure vécue en France. Il n'eut jamais l'occasion de revenir en personne en France afin de remercier tous ceux qui l'avaient sauvé. Je suis là pour le faire à sa place. " déclarait Kathleen.

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Dans la soirée, nous étions reçus à l'Hôtel de ville de Clermont où la municipalité avait organisé une réception. Après son discours de bienvenue, le maire, Mr Lionel Ollivier, remettait la Médaille de la ville à Kathleen Bormuth.

Le pèlerinage de Kathleen Bormuth sur les pas de son père arrivait à son terme.

Tout au long de son séjour, Kathleen avait pu visiter les lieux où son père avait séjourné et remercier toutes les personnes qui l'avaient recueilli et caché au péril de leurs vies.

Une visite que Kathleen n'oubliera jamais !

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