410th Bomb Group
647th Bomb Squadron
9th Air Force
Warren A. Thompson est né le 20 juin 1924 près de Savona, dans l'état de New York.
Il s'engage dans l'Armée le 25 septembre 1942, à l'âge de 18 ans, et opte de servir dans l'US Army Air Force en tant que pilote de bombardier.
Il est promu 2nd Lieutenant le 30 août 1943.
Après plusieurs mois d'entraînement aux Etats-Unis, son unité, le 410th Bomb Group de la 9th Air Force, est déployée en Angleterre en avril 1944 et s'installe sur la base de Gosfield, dans l'Essex.
L'équipage :
2nd Lt Warren A. THOMPSON | Pilote | 19 ans | Evadé puis prisonnier | Savona, New York |
S/Sgt George W. JONES | Armurier-mitrailleur | 24 ans | Evadé | Tipp City, Ohio |
Sgt Martin J. TOURBIER | Mécanicien-mitrailleur | 27 ans | Evadé | Watertown, Wisconsin |
Le 27 mai 1944, le 2nd Lt Warren A. Thompson effectue sa première mission.
Le 410th Bomb Group a pour objectif le bombardement, vers 21h00, du centre ferroviaire d'Amiens. Les formations, divisées en deux "boites", soit un total de 27 appareils, se présentent au-dessus de la cible. Au sol, les canons de 88 mm ouvrent le feu. Conservant leur ligne de vol malgré les éclatements des obus de la Flak, les bombardiers américains, soutes ouvertes, larguent leurs bombes sur l'objectif depuis une altitude d'environ 3 700 m.
Le bombardement terminé, il s'agit maintenant pour les formations de regagner l'Angleterre mais à l'est d'Amiens, une batterie de canons de Flak ouvre à nouveau le feu sur les bombardiers.
L'appareil de Thompson est touché. Le pilote est contraint de quitter la formation. Le moteur gauche, en feu, laisse échapper un long panache de fumée.
Les deux mitrailleurs, les Sergents George W. Jones et Martin J. Tourbier, sautent en parachute. Puis c'est au tour du pilote Thompson de s'extraire de son cockpit.
Quelques instants plus tard, l'appareil abandonné se brise en deux dans les airs puis pique vers le sol. En flammes, la plus grosse partie du Havoc vient s'écraser au cœur du village de Caix (Somme).
Ayant atterri près de Bayonvillers, le S/Sgt George W. Jones est secouru puis caché par la famille Henry à Harbonnières jusqu'à la Libération.
Le Sgt Martin J. Tourbier est d'abord recueilli à Guillaucourt avant d'être caché dans la ferme de la famille Varengot à Ignaucourt. Il est ensuite emmené à Arvillers, chez la famille Wadier.
Comme son compagnon d'équipage Jones, Martin J. Tourbier reste caché dans la Somme jusqu'à la Libération.
Après avoir atterri, le 2nd Lt Thompson reste caché dans un champ jusqu'au lendemain. Il est aidé par des habitants qui lui fournissent des vêtements civils. Après quelques jours, accompagné d'un guide, le 2nd Lt Thompson se rend en gare de Montdidier, espérant pouvoir prendre un train et atteindre Paris. La gare fourmille de soldats allemands. Soudain, des chasseurs américains surgissent et prennent la gare pour cible. C'est l'affolement et tout le monde tente de gagner les abris. Dans l'un d'eux situé sous le bâtiment de la gare, le 2nd Lt Thompson se terre au milieu des troupes allemandes. Après l'attaque et dans la confusion générale, il ne retrouve pas son guide. Il décide donc de quitter la ville.
Après quelques heures, il est recueilli dans la ferme de la famille Bauduin, à Welles-Pérennes (Oise). Deux jours plus tard, le comte Jacques de Baynast vient le chercher un soir et l'emmène chez lui, au château de la Borde. Il reste caché au château environ un mois et demi. Au cours de son séjour, on lui fournit une fausse carte d'identité au nom de Roland Fontaine.
A la mi-juillet 1944, craignant une perquisition des Allemands (ils avaient appris que leur nom circulait dans les bureaux de la Gestapo), Jacques de Baynast et sa femme Colette décide de déplacer l’aviateur. Robert Moulet se charge alors de l'emmener chez Melle Suzanne Cauvel, institutrice de Le Mesnil-St-Firmin (Oise), qui loge à l’école.
Le lendemain, très certainement dénoncé par un individu en quête de récompense, le 2nd Lt Thompson est fait prisonnier par les Allemands. Prévenue à temps, Suzanne Cauvel échappe de peu à l’arrestation.
Warren A. Thompson est conduit au siège de la Gestapo de Montdidier puis à la Citadelle d'Amiens où il est enfermé en cellule pendant une semaine.
Il est ensuite transféré à la prison de Fresnes. Le 15 août 1944, parmi plus de 2 000 prisonniers, il embarque en gare de Pantin dans un train à destination du camp de concentration de Buchenwald. Il y passe environ 2 mois dans des conditions effroyables.
Début décembre 1944, suite à l'intervention d'autorités de la Luftwaffe, le 2nd Lt Thompson et tous ses camarades aviateurs sont transférés au Stalag Luft III, dans l'actuelle Pologne.
Devant l'avancée des troupes soviétiques, le camp est évacué fin janvier 1945. Warren A. Thompson est finalement libéré par l'Armée américaine en mai 1945 dans la région de Nuremberg.
Il retourne vivre dans sa ferme familiale près de Savona, Etat de New York, où il réside toujours.