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Nuit du 4 au 5 juillet 1944

 

Lancaster Mk III JB486

 

Squadron 57

Royal Air Force

 

CORMEILLES (Oise)

 

 

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Une semaine après le Débarquement de Normandie, l’Angleterre et tout particulièrement Londres furent confrontées à une nouvelle menace, les bombes volantes V1, réponse de l’ennemi face aux raids aériens dévastateurs opérés par les Alliés au dessus de l’Allemagne.

Dès cette période, tout fut mis en œuvre par les Alliés pour détruire la multitude de sites de lancement dissimulés et disséminés le long du littoral français de la Manche. Leur attention fut également tournée vers l’un des centres de stockage de cette nouvelle arme de représailles, celui situé sous les voûtes épaisses des carrières souterraines de Saint-Leu d’Esserent, dans l’Oise.

Dans la soirée du 4 juillet, 17 Lancasters du Squadron 617 effectuèrent un raid et larguèrent leurs énormes bombes “Tallboy” sur le site de Saint-Leu d’Esserent, ne subissant aucune perte.

Au cours de la nuit du 4 au 5 juillet, une force aérienne beaucoup plus importante était engagée sur le même objectif. 231 Lancasters et 15 Mosquitos du 5e Groupe de la Royal Air Force déversèrent 1 157 tonnes de bombes explosives et 5 tonnes de bombes incendiaires en trois vagues successives, entre 01h31 et 01h45 (heure anglaise). La commune de Saint-Maximin, bien que non prise pour cible, fût durement touchée lors de ce terrifiant bombardement. 13 Lancasters ne regagnèrent pas leurs bases anglaises, victimes essentiellement des redoutables chasseurs de nuit allemands. Sept quadrimoteurs s’écrasèrent en flammes dans le département de l’Oise. Au cours de cette mission nocturne, la Royal Air Force déplora la perte de 77 aviateurs tués.

Les Lancasters du Squadron 57 avaient décollé de leur base située à East Kirby, dans le Lincolnshire, vers 23h20. Après s’être rassemblés dans la nuit noire du ciel anglais avec d’autres Squadrons, l’immense armada mit le cap vers la France et la ville de Saint-Leu d’Esserent. Parmi ces appareils, le Lancaster Mk III JB486 avec à ses commandes le très expérimenté Flight Lieutenant Anthony E. Grubb qui effectuait, cette nuit-là, sa 27e sortie opérationnelle.

57 Squadron RAF badge

 

L'équipage du Lancaster JB486 :

F/L Anthony E. GRUBB

   RAF

           Pilote

 21 ans

  New Malden, Surrey

Sgt Harry LEES

   RAF

    Flight Engineer

 32 ans

  Oldham, Lancashire

WO² James W. WEYERS

  RCAF

        Navigateur

 32 ans

  Strathmore, Alberta

F/O Jack P. HODGES

  RAAF

       Bombardier

 22 ans

  Grafton, Nouvelle-Galles du Sud

Sgt George T. OSBORNE

   RAF

    Opérateur-radio

 23 ans

  Calf Heath, Staffordshire

Sgt Clifford N. STALKER

   RAF

       Mitrailleur

 31 ans

  Warehorne, Kent

Sgt Joseph T. NIXON

   RAF

  Mitrailleur arrière

  Manchester

 

pilote grubb

F/L Anthony Edward GRUBB

Après avoir déversé son chargement de bombes sur l’objectif, l’appareil fut attaqué par un chasseur de nuit allemand, probablement celui du Feldwebel Martin Schulze, de la JG301, qui enregistrait, cette nuit-là, sa première victoire à bord de son Messerschmitt-109.

Désemparé et en totale perdition, le Lancaster JB486 vint s’abattre vers 2h00 du matin à l'orée du bois du Gantel, au nord du village de Cormeilles (Oise), ne laissant aucune chance aux sept membres de l’équipage d’évacuer leur appareil.

030 

Dans la matinée du 5 juillet, de nombreux habitants du village se rendirent sur le lieu de l’effroyable tragédie. Parmi les débris disloqués de l’appareil, tout espoir de retrouver des survivants fut rapidement anéanti. Les corps sans vie des sept jeunes aviateurs furent transportés jusqu’à l’intérieur de la petite chapelle du cimetière, dans une charrette appartenant à Mr René Tallon. En dépit de l’omniprésence de l’ennemi, la population du village veilla avec grand respect sur ces libérateurs tombés du ciel avant qu’ils soient finalement emmenés par les Allemands.

Eglise      Chapelle

Les souvenirs de cet épouvantable événement sont toujours très vivaces dans la mémoire des habitants du village.

De nos jours, les sept aviateurs reposent dans le cimetière militaire du Commonwealth de Poix-de-Picardie (Somme).

Carriere1 

 

Carriere2

Vestiges du centre de stockage des carrières de Saint-Leu d'Esserent de nos jours

 

Six nouvelles missions de grande ampleur et un total d’environ 9 000 tonnes de bombes s’avèreront nécessaires au Bomber Command de la Royal Air Force pour désorganiser et obstruer durablement les carrières de Saint-Leu d’Esserent. 264 aviateurs de la Royal Air Force firent le sacrifice de leur vie au cours de cette période s’étendant du 4 juillet au 5 août 1944. Inévitablement, ces bombardements aériens massifs provoquèrent de nombreuses destructions dans la ville et ses environs. Plus d’une cinquantaine de civils y perdirent la vie.

 

Le 8 juillet 2018, à Cormeilles (Oise), une cérémonie rendait hommage aux sept membres du Lancaster JB486. 

 

 

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